Abdurrahman Topal reconnaît que c’est pour favoriser l’enseignement en LCO turc que, depuis huit ans, sont organisés ces séjours d’éducateurs français en Turquie.
Conseiller à l’éducation au consulat de Strasbourg, il est responsable, pour toutes les académies du grand Est, d’un enseignement dont les programmes sont conçus en Turquie et dispensés par des enseignants, formés et rémunérés par Ankara.
M.Topal évoque ses bonnes relations avec les autorités de l’Éducation nationale française, mais il sait aussi que, pour ouvrir de nouvelles classes, il faut, en plus de la nécessaire manifestation d’un intérêt des familles, « la bonne volonté » des enseignants et des directeurs d’école.
Un thème qu’il a développé dans son mémoire de master, déposé en septembre à l’Université de Strasbourg, et dont le sujet est l’enseignement de LCO dans l’Est de la France.
« Utiliser les heures de religion ? »
Les séjours à Istanbul sont maintenant bien rodés, limités seulement, croit-on comprendre, par la capacité des associations turques à financer le déplacement de ces touristes d’un genre particulier, dont on espère la bienveillance envers le souhait des autorités turques de favoriser le maintien d’un lien culturel et linguistique entre la mère patrie et la communauté émigrée.
La préoccupation de M.Topal, aujourd’hui, est d’obtenir une meilleure répartition entre cours dits intégrés (dans le programme de la journée de classe), bien plus profitables selon lui, et cours dits différés : « Les enfants y arrivent fatigués, ou dissipés », affirme-t-il. « Intégrer » certes, mais où, dans des emplois du temps déjà chargés ? En Alsace, en tout cas, suggère-t-il, « on pourrait utiliser les heures de religion », dont les enfants concernés sont dispensés.
Autre priorité, l’amélioration des supports pédagogiques : bientôt devraient arriver 15 000 exemplaires d’un manuel destiné à remplacer les actuels polycopiés. Ils seront fournis gratuitement par l’État turc.
M.Topal remarque aussi qu’« après le collège, la plupart des élèves turcs choisissent le bac pro, parce qu’ils estiment leur niveau de français insuffisant, ou parce qu’ils veulent gagner leur vie tout de suite. En tant qu’éducateur, j’aimerais qu’ils aient les mêmes chances que les autres de s’orienter aussi vers les filières générales ».
L. M.