Invité par le Président, Maxime GAUIN, étudiant en histoire à la Sorbonne explicite aux membres de l’audience avec une rigueur appréciable les raisons qui l’avaient poussé à porter plainte contre Movses NISSANIAN [NDLR : Movses Nissanian est membre de la FRA Dashnaktsoutioun, le parti social-nationaliste arménien] auprès du tribunal correctionel de Lyon.
En reconnaissant les faits qui lui sont reprochés Movses NISSANIAN a calmé une assemblée de militants arméniens qui lui était acquise . En effet, NISSANIAN avait dit lors d’une réunion publique tenue à la Maison de la culture arménienne de Villeurbanne, le 15 février 2008 que Messieurs Maxime GAUIN et Reynald BEAUFORT [dixit :" mais ce sont ceux qui étaient dans la milice de Pétain, c’est ceux qui envoyaient les Juifs à Auschwitz, c’est des personnes qui ont la même mentalité (…) ] .
Malgrè cet aveu, l’avocat de la défence a tenté de convaincre les juges en faisant appeler à la barre un prénommé Philippe VIDELIER. Cet employé du CNRS n’a pas été capable de donner clairement une définition du négationisme et pire encore a fait un comparatif entre le « génocide des Arméniens » et la Shoah.
Devant une assemblée en pleine écoute, ce témoignage confus suscite un commentaire du juge qui précise que « le Tribunal ne prendrait pas position pour une thèse historique ».
Par la suite, Movses NISSANIAN est revenu à la barre pour exprimer ses regrets.
Devant la lourdeur des ses propos, je me suis surprise à rêver. Et je me suis demandée si ce tribunal qui allait juger cette nouvelle affaire serait en mesure de comprendre la nouvelle position de l’entente arméno-turc ou, si cela allait encore être un procès pour faire taire tous les opposants en France de la diaspora arménienne ?
Il ne viendrait à l’idée de personne, aujourd’hui, de dire le moindre mal de la justice française et notamment l’impartialité des magistrats sur les actes jugés sachant qu’il existe toujours cette idée d’un univers respectable et respectée pour ma part.
Mais les faits et les conséquences qu’engendreront le verdict qui sera effectivement prononcé en mars prochain seront très instructifs de l’orientation qu’il sera donnée à la jurisprudence française face à cette problèmatique.
Aujourd’hui, c’est la liberté que tout contre-pouvoir citoyen a dans ce pays de pouvoir s’exprimer sur un travail d’information souhaité qui est remise en cause.
De nombreuses personnes ont trouvé cette plainte de Maxime GAUIN courageuse. Ce jeune homme s’est attiré les foudres de quelques extrémistes arméniens et risque à tout moment de nombreuses attaques. Va-t-il donc retrouver un brin de paix et de liberté intellectuelle, verdict le 2 mars 2010.
Sophie C.