Dix ans de prison en Turquie pour deux jeunes « mules » françaises
Ibtissem B. et Mariam N. sont accusées d’avoir transporté près de 25 kg de cannabis depuis la Thaïlande ont été condamnées à dix ans de prison chacune mardi 23 décembre en Turquie. Leurs avocats et leurs proches assurent qu’elles ignoraient ce qu’elles transportaient.
Deux jeunes Françaises ont été condamnées à dix ans de prison chacune mardi 23 décembre, en Turquie, pour avoir transporté près de 25 kg de cannabis depuis la Thaïlande. Elles devront en outre s’acquitter chacune d’une amende de 100 000 livres turques (environ 1 990 euros).
Le juge a retenu le « transport de drogue et non son commerce, ce qui les aurait exposées à une peine plus lourde », a expliqué Me Umut Alikosifoglu, défenseur de Mariam, qui se fixe désormais comme objectif « d’obtenir leur transfert vers une prison française ».
Le trafic de cannabis est punissable de 20 ans de détention et celui de cocaïne de 30 ans au moins, ont rappelé les avocats. La Turquie, pays de transit des stupéfiants entre l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe, est intraitable avec le trafic de drogue. « Espérons que les autorités françaises et turques se mettent rapidement d’accord sur leur transfèrement », a également souhaité l’avocate française d’Ibtissem, Me Carole-Olivia Montenot.
Les Françaises « ignoraient ce qu’elles transportaient »
Ibtissem B., 22 ans, et Mariam N., 23 ans, avaient été arrêtés le 28 février lors d’une escale à l’aéroport d’Istanbul, en possession de deux valises de deux fois 12 kg de drogue. Elles ont toujours affirmé ignorer ce qu’elles transportaient.
Lors de la première audience de leur procès en septembre, elles avaient affirmé avoir été manipulées par un de leurs amis, Taeric O., et un complice de celui-ci. Ce dernier leur aurait confié à Bangkok deux valises à remettre en Belgique à la mère de Taeric O. Selon la tante d’Ibtissem B., Taeric O., « un ami d’enfance », est en prison à Amiens (nord de la France) ce que les deux femmes ignoraient. « Ce sont deux vraies naïves, deux gamines qui se sont fait avoir », a-t-elle affirmé à l’AFP.
La mère d’Ibtissem Sabrina (prénom d’emprunt), 54 ans, continue de clamer l’innocence de sa fille : « J’espérais un peu d’indulgence. Elle ne savait absolument pas ce qu’elle transportait sinon elle n’aurait jamais accepté, comme Mariam », a-t-elle confié à l’AFP, effondrée, à la sortie du tribunal où elle n’a pas été autorisée à embrasser sa fille.
La promesse d’un séjour luxueux en Thaïlande
Sabrina reconnaît cependant qu’Ibtissem ne lui avait pas parlé de ce voyage en Thaïlande, pas plus qu’à sa cousine Nawel, également présente à Istanbul pour le procès. « Je lui aurais dit de se méfier », assure cette dernière.
Taeric O. leur avait fait miroiter un séjour luxueux à Bangkok, billets d’avion, hôtel et tous frais payés et devait les rejoindre – ce qu’il n’a jamais fait et pour cause. Devant le juge mardi, les jeunes femmes assistées d’un interprète ont exprimé leurs « regrets de n’avoir pas vérifié » le contenu des valises et présenté leurs excuses. Me Carole-Olivia Montenot affirme que Taeric O. a piloté toute l’affaire depuis la prison d’Amiens.
Selon leurs proches, les jeunes femmes, détenues dans la prison de Silivri, sont bien traitées.




