Les 16 et 17 juin prochain, les Egyptiens devront choisir entre Ahmed Shafiq, un membre de l’ancien régime, et Mohammad Morsi, le candidat du parti de la justice et de la liberté, bras politique des Frères musulmans, pour décider qui sera leur prochain président. Beaucoup de membres de l’élite libérale affirment ne pas vouloir voter, préférant ne pas choisir entre la peste et le choléra.
Quelques-uns, cependant, veulent donner leur chance aux Frères musulmans, et tentent de couper court à la diabolisation de l’islam politique. L’argument majeur est le suivant : l’islam politique peut être un courant modernisateur, porteur de réformes libérales. Comme en Turquie, qui a connu une très forte croissance, et a bénéficié de nombreuses réformes démocratiques, depuis que l’AKP, parti issu de l’islam politique, dirige le pays. A première vue, la comparaison tient la route : les deux partis appartiennent au vaste courant de l’islam politique, ils sont tous les deux arrivés au pouvoir avec une large majorité au Parlement, bouleversant ainsi le paysage politique, dans un contexte de lutte plus ou moins ouverte avec l’armée et les institutions étatiques. En réalité, il faut se méfier de cette comparaison, qui néglige des aspects essentiels du contexte de l’arrivée au pouvoir de chaque parti, et de leur composition sociologique.
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