Selon un article de Reuters, la justice suisse a ouvert une enquête préliminaire afin de déterminer si un ministre turc en visite en Suisse a violé la loi par des propos sur le "génocide arménien". "Nous n’en sommes qu’aux premières étapes", a dit ce lundi à Reuters la procureure du canton de Zurich, Christine Braunschweig. "Nous ne savons pas encore ce qui a été dit, ni quand ou comment."
Selon différents médias, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bags, s’en est pris à Davos puis à Zurich au projet de loi qui prévoit de criminaliser en France la "négation" de "génocides reconnus par la loi [française]". Il a affirmé qu’il ne reconnaissait pas de "génocide" arménien. Selon le journal turc Hürriyet, le ministre n’a pas souhaité faire de commentaires avant la fin de l’enquête préliminaire. Christine Braunschweig a indiqué qu’un groupe nationaliste arménien, ll’Association Suisse-Arménie, avait informé les autorités suisses sur les propos du ministre.
En décembre 2007, suite à l’action de groupes nationalistes arméniens, le Tribunal fédéral avait confirmé la condamnation du politicien turc Dogu Perincek qui avait déclaré en 2005 que le génocide arménien était un "mensonge international". Les juges fédéraux avaient alors affirmé que les événements de 1915 relevaient du génocide aux yeux de nombreux historiens (ne prenant pas en compte, dans leur décision les nombreux historiens spécialistes de l’Empire ottoman qui rejettent le qualificatif de génocide), du Parlement européen et de "nombreux parlements nationaux" (une vingtaine seulement en réalité).