Au cours d’une conférence de presse tenue le 6 novembre au Centre de la presse étrangère à Paris (CAPE), le ministre turc des Affaires étrangères, M. Ahmad Davutoglu, a invité les Arméniens du Liban « et d’autres pays de la diaspora » à s’ouvrir à une « nouvelle perspective d’avenir qui serait un avenir de paix ».

Le ministre - qui répondait à une question de L’Orient Le Jour sur les manifestations [d’organisations nationalistes arméniennes] hostiles à la Turquie qui ont eu lieu au Liban suite à la récente signature des protocoles entre les gouvernements d’Ankara et d’Erevan pour une normalisation des relations turco-arméniennes - a ajouté à l’adresse des Arméniens du Proche Orient et d’ailleurs qu’il est important d’avoir aujourd’hui « une mémoire juste ».

Il a ajouté : « Si l’histoire n’est que l’histoire où chacun raconte ses propres souffrances sans voir les souffrances des autres, on ne parviendra pas à cette "histoire juste". Ceux qui se placent dans la perspective d’une mémoire unilatérale ne peuvent pas construire un avenir meilleur, et cela est valable pour les relations de tous les peuples.

Moi aussi, je connais la souffrance vécue par mes aïeux, comme celle de millions de Turcs de pays tels que la Bosnie où ils ont été arrachés à leur terre. Il importe donc de combler aujourd’hui ces souffrances communes et d’avoir une mémoire commune.

Et c’est pour cela que nous fondons beaucoup d’espoirs sur les travaux de la commission d’histoire commune. C’est pour cela que nous proposons à nos amis arméniens, qu’ils soient à Beyrouth ou ailleurs dans le monde, la perspective de nouveaux horizons et d’un nouvel avenir. Il faut donc maintenant se libérer du fardeau des mémoires unilatérales. »

E.M. – l’Orient le jour