La Turquie se dit prête, à la demande de l’Union européenne, à ouvrir sous condition ses ports, ses aéroports et son espace aérien à Chypre, alors que s’ouvrent ce lundi de nouvelles négociations sur la réunification de l’île.
Selon le ministre turc chargé des relations avec l’Union européenne (UE), Egemen Bagis, cette concession pourrait remettre sur de bons rails les pourparlers entre les deux pays.
"A la minute où un avion de British Airways, d’Air France, de KLM ou de Lufthansa atterrira à l’aéroport d’Ercan (dans le nord de Chypre), la Turquie sera prête à ouvrir tous ses aéroports, ses ports maritimes et son espace aérien aux avions et bateaux grecs chypriotes", a dit Bagis dimanche soir à Reuters.
La partie turque de l’île isolée [1]
La partie nord de l’île, reconnue uniquement par Ankara, n’a de liaison aérienne qu’avec la Turquie. Elle est exclue du commerce et de la finance internationale, ainsi que des compétitions sportives.
La Turquie demande que l’Union cesse d’isoler la partie turque de l’île, ce que les Chypriotes grecs considèreraient comme une reconnaissance implicite d’un Etat.
Le ministre turc estime que la création de liaisons aériennes entre des villes européennes et Ercan ne signifierait pas une reconnaissance officielle des Chypriotes turcs.
Accélération des négociations
C’est la première fois que la Turquie distingue explicitement les liens commerciaux de la reconnaissance diplomatique.
L’UE, que la Turquie souhaite intégrer, presse Ankara de mettre fin à l’embargo sur le trafic chypriote grec qui nuit à l’économie de Chypre.
Des diplomates des deux parties devaient rencontrer ce lundi l’émissaire spécial de l’Onu à Chypre, pour la première fois depuis que Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, a demandé l’accélération des négociations il y a un mois.
Chypre abrite l’une des plus vieilles forces de maintien de la paix de l’Onu qui assure une zone tampon d’est en ouest.
20minutes avec Reuters