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Culture

BIRÈME TURQUE : Bilan d’une convulsion arménienne (pendant la Saison de la Turquie)

Publié le | par Arif Dursun, TN-pige | Nombre de visite 927
BIRÈME TURQUE : Bilan d'une convulsion arménienne (pendant la Saison de la Turquie)

Dans notre article du 3 août écoulé, nous vous faisions part de la virulente agitation arménienne autour de l’amarrage au port de Marseille du bateau turc : Kybele dans le cadre de la Saison de la Turquie en France.

Un mois après cette mobilisation de haine, on peut tenter d’en établir un bilan. En effet, la presse arménienne francophone a unanimement crié victoire, satisfaite d’avoir « fait prendre l’eau au bateau turc » à Marseille et ainsi « sabotée un évènement de promotion pour la Turquie ». Mais au-delà de cette cabriole propagandiste, l’opération anti-turque des Arméniens constitue-t-elle réellement un succès pour eux et une déconfiture pour les Turcs ? Et le plus important peut-être, qu’en est-il pour notre pays : la France ?

Analysons le cas des différents protagonistes.

DU CÔTÉ ARMÉNIEN

1) Un triomphe pour le Dachnak

La diaspora arménienne étant régulée par les courants extrémistes anti-turcs et notamment la dictature de la Fédération Révolutionnaire Arménienne plus connue sous le nom de « Dachnak », autant dire que sa liberté de manœuvre est limitée à l’aversion pathologique pour les Turcs.

D’ailleurs, c’est certainement de ça dont le journaliste turc d’origine arménienne Hrant Dink parlait en demandant aux communautés arméniennes diasporiques de se délivrer de « leur Turc » !

Mais, l’étau du Dachnak est solidement serré sur « La communauté » arménienne et il faudra beaucoup de force et de persévérance à celle-ci pour s’en délivrer. Mikael Varandian, ancien dirigeant de la FRA-Dachnak, écrit dans ‘Histoire de la FRA (1932)’ : « Il n’y a peut-être jamais eu de parti révolutionnaire qui ait une aussi riche expérience des méthodes terroristes que la FRA. […] Le Dachnak a produit les caractères les plus forcenés du terrorisme, et formé plusieurs centaines de maîtres du pistolet, de la bombe et du poignard »

Les évènements de Marseille ont démontré une nouvelle fois l’emprise hégémonique du Dachnak sur la diaspora arménienne.

2) Un manque de modération et de clairvoyance pour les Arméniens

Le défaut de courage physique et intellectuel des Arméniens vis-à-vis de leurs extrémistes exprime un déficit dans leur volonté de construire un avenir de réconciliation et de paix avec les Turcs. La haine et la vengeance ne seront jamais une finalité. Le vivre-ensemble en est une ! « Pour faire la paix, il faut être deux : soi-même et le voisin d’en face. » écrit Aristide Briand et en l’occurrence, le voisin est ici, le Turc. Cela est immuable car la géographie et le destin en ont ainsi disposé.

Militer pour une cause doit se faire dignement et sans pollution comme le racisme primaire, la violence sauvage ou la répulsion maladive.

La communauté arménienne n’en sort donc vraiment pas grandie des gesticulations de ses extrêmes.

3) Une triste publicité pour Didier Parakian

Monsieur Parakian est fier d’avoir « brisé le rêve d’une Turquie civilisatrice apportant une part de l’histoire européenne de Marseille ».

Tout comme les Arméniens ont énormément hérité des Turcs allant des plats majeurs de leur cuisine (börek, dolma, pastirma, kurabiyé, soudjouks,..) jusqu’à leurs propres noms patronymiques qui se composent bien souvent d’un mot turc agglutiné au suffixe « ian » (fils de) ; les Turcs ont reçu un héritage naturel des précédents peuples civilisateurs d’Anatolie : Grecs, Perses, Romains, Byzantins, Arméniens, Seldjoukides, Ottomans… qui ont façonné le pays, laissé leur empreinte et donc, légué une part d’eux-mêmes.

Dès lors, lorsque Monsieur Jean Kéhayan déclare aux rameurs : « C’est l’histoire de nos ancêtres qui est restituée par la venue de ce bateau » il ne se trompe guère puisque Turcs et Arméniens sont des héritiers communs ayant partagé des siècles de vie sous le même toit impérial.

En conséquence, Monsieur Parakian n’a-t-il pas contribué à « briser » un évènement pour la promotion des cultures d’Anatolie dont la culture arménienne fait partie ? En effet, il a toujours été question de « colons phocéens grecs » et non de « colons turcs ». C’est une lapalissade mais rappelons que lorsque Massalia fut fondée, les Turcs chevauchaient encore en Asie Centrale.

L’ardeur communautariste de Didier Parakian qui n’hésite pas à afficher sa fougue belliqueuse contre les « méchants » Turcs est pathétique.

Difficile de savoir s’il est un élu arménien ou un élu français.

Par contre, nul doute qu’il soit parfaitement imprégné des écrits de la déesse Cybèle (Kybele -nom du bateau turc-) puisque ses vœux sont sibyllins. En effet, comment espère-t-il « tisser les liens qui seront autant de gages d’avenir avec les Turcs » alors qu’il se positionne dans une logique guerrière en parlant de « bataille » et se délecte d’avoir « gâché leur fête » à ces mêmes Turcs ? Comment parvenir à la paix avec les Turcs sans les Turcs ? Enigmatique, non ?

DU CÔTÉ DE LA FRANCE

1) Une humiliation pour Daniel Hermann

Aux ordres des marionnettistes arméniens dont il a provoqué l’ire lors de son discours, l’Adjoint à la Culture de la ville de Marseille a été sommé de reprendre le micro afin de prononcer spécialement le mot « génocide » qu’il avait omis. Sommation qu’il s’est empressé d’exécuter en bon sous-fifre. Au moins, Monsieur Hermann ne doit pas commettre de péché d’orgueil vu qu’il en paraît démuni.

La profession d’allégeance d’un élu de la République à un groupe communautaire est accablante et consternante.

Les électeurs franco-turcs auront compris comment fonctionnent certains politiciens.

2) La municipalité de Marseille

Les sombres manœuvres politico-électoralistes menées par certains élus auront dégradé encore plus les relations franco-turques.

Par ailleurs, comment expliquer que la ville désigne un ‘délégué auprès de la communauté arménienne’ quand bien même cette communauté représenterait « 100 000 membres » ? N’est-ce pas là un privilège anti-républicain à visée communautariste ?

La communauté musulmane de Marseille qui compte plus de 130 000 âmes ne mérite-t-elle pas un délégué également ? De même pour les Italiens qui sont numériquement plus importants que les Arméniens. On n’hésitera d’ailleurs pas à qualifier cette immigration « d’invasion italienne » tant elle était massive ; en 1901, les Italiens représentaient 18% de la population totale de Marseille. Ignore-t-on aussi les Magrébins, les Juifs et les autres populations qui composent la ville ?

En outre, il est pour le moins surprenant que le Maire Jean-Claude Gaudin qui possède aussi la qualité de représentant de l’Etat, ait boudé cette cérémonie convenue entre deux états.

3) Notre pays

Qu’est-ce que la France a gagné dans cet « affrontement » inter-communautaire ?

Les Arméniens importent impunément et allègrement leur contentieux avec la Turquie sur le sol français alors qu’on le reproche, à juste titre, aux protagonistes du conflit israélo-palestinien.

Quel est donc l’intérêt de la France et des élus français de voir deux de ses communautés se déchirer ? Pourquoi mettre en péril la cohésion nationale ? Le clientélisme communautaire prime-t-il sur l’intérêt national ?

Autant de questions que nous déposons sur la conscience patriote de nos élus en rappelant ces mots du Président de la République : « Laissons l’Histoire aux historiens » prononcés à propos de l’esclavage et du colonialisme : deux sujets pourtant beaucoup moins controversés que le problème arménien.

4) Les élus français

Il me parait important de souligner que de plus en plus d’élus français jugent que « les Arméniens dépassent les bornes et sont guidés par leur seul ressentiment plutôt qu’un désir constructif d’aboutir à une solution réelle ». Même si ces propos ne sont pas encore exprimés devant les micros, ils n’en reflètent pas moins une réalité et une irritation de nos élus.

Notons également que dans les zones à forte démographie d’origine turque, les élus français font montre d’une digne probité républicaine.

DU CÔTÉ TURC

1) Une déception pour la Turquie

Il est évident que la Turquie aurait espéré qu’un évènement placé dans le cadre d’un accord signé entre deux états soit, à défaut d’être honoré, au moins respecté. D’ailleurs, la Turquie avait donné toute sa chance à la France en 2006 lorsque son image s’était détériorée au sein de l’opinion publique turque. Le « Printemps français » organisé dans de nombreuses villes de Turquie avait alors été couronné de succès.

Cette responsabilité que les extrémistes arméniens ont fait endosser à la France a lourdement terni son image en Turquie. Mais on sait que la France est le cadet des soucis des fanatiques.

2) Incompréhension et exaspération pour les Franco-Turcs

L’incompréhension des Franco-Turcs vis-à-vis des élus français est totale car le principe républicain d’égalité de tous les citoyens est bafoué. De plus, comment peut-on ainsi laisser les Arméniens semer publiquement et impunément le racisme en France, soit-il anti-turc ?

L’agacement provoqué par la haine arménienne à leur encontre et la frustration de devoir subir génèrent un sentiment de malaise.

Combien de temps encore la soupape de la patience et de la tolérance turques pourra-t-elle tenir si la violence arménienne se poursuit ?

Il me vient une anecdote vécue dernièrement et que je pense opportun de relater pour clore ce paragraphe.

Un vieil homme turc conseillait aux jeunes : « Les enfants, soyez calmes, faites comme-moi et priez pour les Arméniens ». Les Jeunes surpris et ne comprenant pas pourquoi il fallait prier pour des individus qui s’érigent en ennemis impénitents des Turcs, le vieil homme reprit : « N’oubliez pas que nous sommes en plein mois de Ramadan, mois béni de Dieu, le Tout-puissant, le très miséricordieux. Priez car ils ne savent pas qu’ils font du mal, priez pour qu’Allah mette en eux une amphore pour recueillir la Paix de Dieu ».

CONCLUSION

Le grand gagnant est donc incontestablement le Dachnak et à travers lui la haine, la vengeance, la violence, l’hostilité, l’intolérance, le racisme, la xénophobie, la malveillance, un manque cruel de perspective d’avenir et de paix, … et tout ce qu’il y a de mauvais en l’homme.

Les perdants, et ils sont nombreux, sont les Arméniens, les Turcs, la Turquie, l’Arménie, la France, Marseille, les diasporas arménienne et turque et à travers eux la réconciliation, la paix, l’apaisement, la logique, l’entente, la sagesse, le pragmatisme, la bonne volonté, la compassion, la bienveillance, le vivre-ensemble,… et tout ce qu’il y a de bon en l’homme.

Lire également :
 Une dérive arménienne ordinaire


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