À l’occasion du 50e anniversaire de l’accord de main-d’oeuvre germano-turc, le Centre de documentation/musée sur les migrations en Allemagne (DOMiD) organise une vaste exposition sur la vie des immigrés turcs en République fédérale. Le vernissage aura lieu à Berlin le 31 octobre 2011, puis l’exposition poursuivra sa route vers Düsseldorf et Cologne avant de mettre le cap sur la Turquie. Il s’agit de « montrer l’histoire, mais aussi la façon dont se décline le quotidien des immigrés turcs aujourd’hui », explique le directeur du DOMiD, Aytaç Eryilmaz. La « mémoire commune » aux Allemands et aux Turcs est encore modeste, mais elle ne demande qu’à croître.

De nombreux événements culturels seront programmés en marge de l’exposition sous le titre « 50 ans d’immigration turque ». Ces manifestations font l’objet d’une coopération entre le DOMiD, diverses organisations germano-turques et les pouvoirs publics. Elles reçoivent notamment le soutien de Maria Böhmer, déléguée du gouvernement fédéral à la migration, aux réfugiés et à l’intégration, du ministère fédéral des Affaires étrangères et du Centre fédéral pour l’éducation politique (BPB).

Une collection unique

En vingt ans d’existence, le DOMiD a rassemblé à Cologne près de 70 000 photos, affiches, manuscrits et documents audio et vidéo. « Beaucoup de gens mettent à notre disposition des objets qui documentent l’immigration des années soixante ou d’époques plus tardives », rapporte Aytaç Eryilmaz. L’inventaire est encore loin d’être achevé. « Cependant, nous continuons à [...] enrichir notre collection afin qu’un maximum de personnes puissent se faire une idée de ce qu’est l’immigration, afin qu’ils puissent la ressentir. »

À l’origine, la collection du DOMiD était exclusivement consacrée à l’immigration turque. Entre 2002 et 2006, elle a toutefois été élargie à d’autres communautés immigrées venues d’Italie, de Grèce, d’Espagne, du Portugal, du Maroc, de Tunisie, d’ex-Yougoslavie, de Corée du Sud, du Vietnam, du Mozambique et d’Angola. Ce fonds, unique à l’échelon fédéral, se distingue par la diversité des perspectives qu’il offre sur l’immigration en Allemagne.

Le DOMiD entend persévérer sur cette voie : « Nous voulons documenter de nouvelles formes de migration [...] telles que l’asile politique », déclare Aytaç Eryilmaz. « Il est primordial que les gens puissent, dans la mesure du possible, porter un regard différent, plus personnel sur ce type de parcours. » À court terme, son plus grand souhait serait de créer un centre sur l’histoire, l’art et la culture des migrations : « Nous pourrions mettre sur pied un musée des migrations en deux ans environ », assure-t-il. L’avenir nous dira si ce projet doit se concrétiser.

Source : News Press