Dans sa version 2013, le rapport de suivi des progrès accomplis par la Turquie en vue de son intégration à l’Union Européenne, élaboré par la parlementaire néerlandaise Ria Oomen-Ruijten, rappelle que la Turquie est le partenaire stratégique de l’Union européenne.
Le rapport se félicite pour les grandes avancées enregistrées dans le domaine des réformes au cours cette dernière année.
La rapporteur pour la Turquie qui a pris la parole au cours de la session, a déclaré qu’il n’était pas possible de concevoir une Union européenne sans la Turquie.
Mme Oomen-Ruijten a félicité la Turquie d’avoir réalisé certaines réformes et a mis l’accent sur l’influence novatrice de l’Union ainsi que du processus de négociation sur la Turquie.
Le rapport, considéré plutôt équitable, s’est attiré l’ire des parlementaires chypriotes grecs qui œuvrent systématiquement pour l’alourdir en faisant inclure des paragraphes pro-grecs sur Chypre.
La rapporteur a appelé les députés chypriotes grecs à ne pas contester le rapport en précisant : “avoir effectué suffisamment de changements dans le texte initial sur leur demande” .
Le rapport, qui devrait être adopté lors de l’Assemblée générale du parlement européen au mois de février, a salué les démarches entreprises pour mettre fin au terrorisme dans le cadre du « processus de résolution » lancé par le gouvernement turc sans pour autant s’attarder sur les résultats peu probants de ce processus qui n’est toujours pas respecté par le PKK ou les branches dures de l’ethnonationalisme kurde.
PKK
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.
Chypre
Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.
L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).
Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le référendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.
Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve politiquement et économiquement isolée sur la scène internationale.
Devant le soutien massif de la population chypriote turque au référendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs.