Un groupe radical kurde revendique l’attentat suicide à Istanbul
Un groupe kurde armé, les "Faucons de la liberté du Kurdistan" (TAK), ont revendiqué jeudi sur leur site internet un attentat suicide contre la police qui a blessé 32 personnes dimanche en plein centre d’Istanbul, évoquant un "acte de vengeance".
"Il s’agit d’une attaque totalement planifiée et réalisée en personne par un de nos commandants, Vedat Acar, contre la police de l’Etat turc", indique cette organisation, qui affirme en outre ne pas reconnaître la trêve unilatérale des terroristes kurdes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"La décision du PKK ne nous concerne pas, nous n’avons pas déclaré un cessez-le-feu. Notre position de combat est maintenu" contre les forces d’Ankara, souligne cette organisation menaçant de nouveaux attentats de ce type si l’Etat turc poursuit sa répression contre les Kurdes.
Les TAK ont revendiqué dans le passé plusieurs attentats survenus à Istanbul notamment, le dernier remontant au 22 juin lorsqu’une bombe avait explosé dans une banlieue d’Istanbul au passage d’un bus de militaires, tuant six personnes.
Le groupe kurde affirme que l’attentat de dimanche a visé les policiers, non des civils. Les autorités turques affirment que cette organisation sert de prête nom au PKK quand celui-ci commet des attentats pouvant encourir la désapprobation populaire notamment quand des civils sont tués. Le PKK rétorque que les TAK sont constitués d’éléments incontrôlés ayant quitté ses rangs.
Le kamikaze a déclenché sa charge d’explosif sur la place de Taksim, une esplanade très fréquentée en plein coeur d’Istanbul, première métropole et centre économique de la Turquie, où sont stationnées en permanence des unités de police anti-émeutes. L’explosion a eu lieu alors qu’il tentait de pénétrer dans un bus de la police, ce qui aurait pu provoquer un carnage.
Les autorités ont affirmé que l’assaillant avait été identifié comme un membre du PKK, en rébellion armée contre Ankara depuis 26 ans.
Le PKK a démenti lundi toute implication dans l’attentat, qui a blessé 15 policiers et 17 passants, et a annoncé en même temps une prolongation de la trêve qu’il avait décrété en août jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues en juin.
La fin de la trêve a coïncidé dimanche avec l’attentat d’Istanbul.
L’attaque est par ailleurs survenue alors que le gouvernement turc s’est récemment engagé dans des échanges discrets et prudents avec les Kurdes pour convaincre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, d’abandonner les armes et de mettre un terme au conflit qui a fait plus de 45.000 morts.
Le chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan a reconnu mercredi que le chef emprisonné à vie du PKK, Abdullah Öcalan, était associé à cet effort, des agents de l’Etat ayant eu des contacts directs avec lui dans sa prison.
Source avec AFP