Le PKK a revendiqué l’attentat-suicide de Cizre. Au moins 11 policiers ont été tués et 78 personnes blessées vendredi dans une attaque à la voiture piégée à Cizre, dans le sud-est de la Turquie, a rapporté l’agence de presse Anadolu qui estimait dès ce matin que l’attaque était l’oeuvre du (PKK=mot18]. Deux blessés se trouvaient dans un état grave après l’attentat. L’attaque a provoqué d’importants dégâts devant le quartier général des forces antiémeutes et une longue colonne de fumée noire s’élevait dans le ciel, selon des images diffusées par la télévision turque.
« À 6 h 45 (3 h 45 GMT), un attentat-suicide au véhicule piégé a été mené par le groupe terroriste PKK contre le bâtiment de la police antiémeute », a précisé le communiqué. » Nous donnerons la réponse qu’ils méritent à ces vils » assaillants, a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse. « Aucune organisation terroriste ne peut prendre la Turquie en otage ». L’explosion a dévasté le quartier général des forces antiémeutes et une longue colonne de fumée noire s’élevait dans le ciel, selon des images diffusées par la télévision turque.
Les attaques s’intensifient
La violente explosion a eu lieu à 50 mètres du bâtiment, au niveau d’un poste de contrôle, a précisé Anadolu, ajoutant que la route principale reliant Cizre à la capitale de la province Sirnak, plus au nord, avait été fermée par les forces de sécurité. Les immeubles voisins ont également été endommagés par la déflagration et certains étaient encore en flammes, selon des images diffusées par la télévision. Les forces de sécurité turques subissent des attaques quasi quotidiennes du PKK, qui ont fait des dizaines de morts depuis qu’un cessez-le-feu de deux ans et demi entre les terroristes et les forces turques a pris fin pendant l’été 2015. Le PKK a intensifié ses attaques au cours des dernières semaines, après une relative accalmie suite au coup d’État militaire manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan le 15 juillet.
Cet attentat intervient deux jours après le lancement par les forces turques d’une offensive sans précédent en Syrie voisine visant, officiellement, à la fois les séparatistes kurdes et les djihadistes du groupe État islamique (EI). Murat Karayilan, l’un des chefs du PKK basé en Irak, a expliqué que la guérilla était ulcérée par l’offensive turque dans le nord de la Syrie, qui vise, selon lui, davantage les Kurdes que l’EI. La campagne militaire actuelle, a-t-il dit, est le fruit d’un « accord » entre Ankara et l’EI, et « ce qui se passe (sur le terrain) est plus un échange qu’une opération militaire ». « L’EI n’a jamais abandonné une localité en une journée sans combattre », a-t-il déclaré à l’agence pro-PKK Firat. « Cet accord dangereux va allonger la durée de vie de l’EI ». La Turquie a toujours démenti avec véhémence les allégations sur tout accord passé ou présent avec les djihadistes.
Des chars turcs en Syrie
Jeudi, l’artillerie turque a bombardé des combattants kurdes dans le nord de la Syrie, après que les services de renseignements ont remarqué qu’ils progressaient sur le terrain en dépit d’une promesse des États-Unis selon laquelle ils allaient reculer. Plus tôt, la Turquie avait envoyé un nouveau convoi de blindés en territoire syrien, au lendemain d’une offensive éclair des rebelles syriens qu’elle a soutenue et qui a permis de reprendre à l’EI la localité de Jarablos, près de la frontière. La Turquie, en conflit avec le PKK/PYD sur son propre territoire, est farouchement hostile à l’idée que forment une ceinture continue le long de sa frontière. Ankara considère le PYD et son aile militaire, les YPG, tous deux issus du PKK, comme des organisations terroristes.
L’armée turque a conduit à plusieurs reprises des opérations militaires dans le Sud-Est, y compris à Cizre, où le PKK est particulièrement implanté. Plus de 45 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en 1984, mais le PKK a récemment déplacé sa guérilla des campagnes vers les centres urbains, provoquant un nombre encore plus élevé de victimes et de nouveaux exodes de populations. Le PKK, mouvement armé actif depuis 1984 sur le sol turc, est considéré comme un groupe terroriste non seulement par la Turquie, mais aussi par l’Union européenne et les États-Unis.
Source : avec AFP