Quatre procureurs turcs de haut rang ayant instruit des enquêtes de corruption qui avaient ébranlé à l’hiver 2013-2014 le régime islamo-conservateur, ont été démis aujourd’hui de leurs fonctions pour des raisons disciplinaires, a rapporté l’agence officielle Anatolie. Le conseil supérieur de la magistrature (HSYK), qui a pris cette décision pourrait ultérieurement radier ces quatre fonctionnaires, a précisé l’agence.

Le gouvernement turc dirigé à l’époque par Recep Tayyip Erdogan, élu président par la suite en août, a fait l’objet d’un vaste scandale de corruption et de fraude visant le Premier ministre lui-même et sa famille ainsi que son entourage politique. Le régime a vu dans ces enquêtes un "complot" ourdi par la mouvance religieuse dirigée par l’imam en exil Fethullah Gülen, pour le renverser.

Recep Tayyip Erdogan a répondu à ces enquêtes lancées et instruites par ces quatre procureurs, dont le plus connu, Zekeriya Öz, en les dessaisissant du dossier, les réaffectant dans un premier temps à d’autres poste. Il a ensuite procédé à une purge inédite dans la magistrature et la police, infiltrées selon le pouvoir, par la mouvance de Fethullah Gülen, qui vit depuis 15 ans aux Etats-Unis.

L’appareil judiciaire remanié de fond en comble par des législations controversées défendues par le parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir, a enfin décidé de classer le scandale, prononçant un non-lieu général à l’encontre d’une cinquantaine de suspects dont des fils d’ex-ministres.

Recep Tayyip Erdogan a promis d’en finir avec l’"Etat parallèle", terme utilisé par le régime pour désigner le mouvement de Fethullah Gülen contre lequel la justice turque a récemment lancé un mandat d’arrêt.

Source : avec AFP