La justice accuse l’opposant Ekrem Imamoglu d’espionnage et émet un nouvel ordre d’arrestation
En Turquie, un tribunal a ordonné dans la nuit de dimanche 26 à lundi 27 octobre l’incarcération d’Ekrem İmamoğlu, le maire d’Istanbul, dans le cadre d’une enquête pour « espionnage ». Cette figure majeure de l’opposition est pourtant déjà emprisonnée depuis mars dans le cadre d’une autre enquête, portant sur des accusations de « corruption ».
Le Parti républicain du peuple (CHP), la formation d’Ekrem İmamoğlu, accuse le président Recep Tayyip Erdoğan d’utiliser la justice pour maintenir son principal rival en détention.
Un partisan du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), tient une affiche comportant une photo du maire d’Istanbul emprisonné, Ekrem Imamoglu, lors d’une manifestation devant le palais de justice d’Istanbul, le 26 octobre 2025.
C’est une nouvelle étape dans l’escalade judiciaire sans précédent contre le principal parti d’opposition turc, le CHP, et son candidat à la prochaine présidentielle, Ekrem İmamoğlu. En pleine nuit, alors que le maire emprisonné d’Istanbul était encore au tribunal, le parquet a publié un communiqué justifiant ce nouveau mandat d’arrêt contre lui. Il accuse « l’organisation criminelle İmamoğlu » d’avoir transféré « les données personnelles des citoyens d’Istanbul à des services de renseignement étrangers » dans le but de financer sa campagne présidentielle.
Des allégations « d’espionnage » dont Özgür Özel, le dirigeant du CHP, a aussitôt fustigé le caractère politique. « Comme ils n’ont réussi à prouver ni leurs accusations de soutien au terrorisme, ni celles de corruption, leur dernier recours est d’accuser notre candidat d’espionnage dans l’espoir que, peut-être, les citoyens trouveront enfin leurs accusations crédibles, dit-il. Cela montre à quel point ils sont désespérés. Si vous voulez supprimer les élections, soit vous supprimez le vote en lui-même, soit vous supprimez votre rival. C’est comme ça dans toutes les dictatures. »
Le but premier de cette nouvelle enquête semble être de maintenir Ekrem İmamoğlu le plus longtemps possible en détention. Elle pourrait également ouvrir la voie à une mise sous tutelle de la mairie d’Istanbul par les autorités




