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Triple assassinat de terroristes kurdes à Paris : le PKK dans ses oeuvres

Publié le | par Ilker TEKIN | Nombre de visite 470

Mercredi 9 janvier une des fondatrices de l’organisation terroriste PKK, Sakine Cansiz, a été assassinée par balles dans les locaux du « Centre d’information du Kurdistan » à Paris. Deux autres militantes terroristes, Leyla Soylemez et Fidan Dogan, ont également été tuées dans cette attaque.

Les événements survenus après ce triple assassinat montrent les importants disfonctionnements dans la lutte contre le terrorisme kurde :

 Des terroristes recherchés par Interpol circulent plus ou moins tranquillement en Europe – Sakine Cansiz avait été arrêtée en 2007 en Allemagne mais relâchée après 40 jours de détention. Imagine-t-on des leaders du Hamas ou de Al Qaida avoir leurs bureaux dans des villes européennes d’où ils organiseraient des réunions et préparaient des actions. C’est pourtant le cas avec le PKK.

 Toujours présentés comme de « simples lieux de promotion de la culture kurde », cet événement a montré que les « Centres d’information » ou autres « centres culturels kurdes » sont plutôt des foyers à activistes où se prépare la propagande et se finance le terrorisme.

Depuis de nombreuses années la communauté turque de France, victime et cible du PKK, dénoncent l’utilisation de ces « centres » comme bases terroristes. Malgré l’évidence, les pouvoirs publics, jusqu’à récemment, ont peu agi pour les fermer.

 Les terroristes kurdes ont encore une fois montré leur visage extrémiste en n’hésitant pas à menacer la France par le biais d’un de leur site Internet : « si la France ne fait pas la lumière sur ces assassinats nous la tiendrons pour responsable. »

 Cette affaire a également mis en lumière le fonctionnement milicien des activistes du PKK. En effet, peu de temps après les assassinats, des centaines de militants se sont retrouvés devant le « Centre d’information » pour manifester et scander des propos hostiles contre la Turquie et les Turcs.

D’ailleurs, à chaque arrestation d’un membre du PKK par la police antiterroriste en France, des troubles à l’ordre public qui vont jusqu’à l’émeute sont rapidement organisés où les activistes du PKK attaquent les forces de l’ordre, brûlent des voitures etc comme par exemple dans la commune d’Arnouville en 2011.

Cela pointe deux caractéristiques de ces militants, d’une part, leur organisation en milice donc, capacité de mobilisation, troubles à l’ordre public et d’autre part, leur caractère extrémiste et violent.

 Les médias en France, par ignorance ou par peur de représailles de la part des terroristes PKK, ont désigné comme possibles auteurs de ce triple meurtre, les services secrets turcs, les nationalistes turcs ou un règlement de compte interne au PKK.

Or, comme le dit un membre de la police antiterroriste française : « Il paraît très peu probable que l’Etat turc mène cette sorte d’opération en France. Ce sont dans les domaines policier et judicaire dans lesquels Paris et Ankara coopèrent le mieux. Les juges antiterroristes français et leurs collègues turcs partagent de nombreuses informations. Dans ces conditions, il est impossible voire comique de considérer ces assassinats comme étant le fait d’agents de renseignement turcs. »

Le journal anglais le Financial Times a souligné quant à lui la nullité de la piste des services de renseignement turcs en pointant le fait que la « Turquie n’avait jamais eu de politique de liquidation des leaders de l’organisation terroriste PKK. »

En revanche, les règlements de compte interne sont légion au sein du PKK. Ainsi le fiancé de Sakine Cansiz, Mehmet Şener, a lui-même été assassiné par les terroristes kurdes. Par ailleurs, dans le passé des fondateurs du PKK comme Sahin Donmez ont été assassinés par le PKK lors de règlements de compte interne.

Par ailleurs, le PKK est coutumier des expéditions punitives. Ainsi, en août 2012 un commando de cette organisation a tenté d’assassiner un homme d’affaires d’origine kurde qui se refusait à céder au racket pratiqué par l’organisation terroriste. Par chance, la police a arrêté à temps le commando.

La piste interne du triple assassinat est d’ailleurs confirmée par une note de la France à la Turquie hier (20 janvier 2013) qui met en lumière des « tensions au sein de l’organisation terroriste ». Deux proches des trois terroristes assassinés à Paris le 9 janvier ont été arrêtés ce jeudi 17 janvier en milieu de journée et placés en garde-à-vue.

 Par ailleurs, les médias en France ont largement passé sous silence le caractère criminel du PKK qui est pourtant une organisation terroriste classée comme telle notamment par l’Union européenne, les Etats-Unis.

Le PKK est une organisation extrémiste, d’idéologie marxiste-léniniste, qui a assassiné (attentats, tueries) près de 6000 civils. N’hésitant pas, pour donner un exemple, à s’en prendre à des enfants ou des écoliers parce qu’ils fréquentent des écoles turques.

Il se finance principalement par le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains (immigration illégale) ou l’extorsion de fonds (dont sont victimes les commerçants d’origine turque ou kurde).

 Enfin cette affaire montre la collusion de certains députés avec le terrorisme, comme le député PS, François Loncle qui a déclaré : « Je suis notamment profondément choqué par la mort brutale de Fidan Dogan, la représentante du Centre d’information kurde, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à maintes reprises. »

Certains articles allant jusqu’à romancer le terrorisme du PKK. Or, une organisation terroriste est d’essence antidémocratique et doit être fermement combattue qu’il s’agisse du Hamas, du PKK ou d’Al Qaida.


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