Sept Kurdes soupçonnés de financer le PKK à partir de la France mis en examen
ANTITERRORISME
Sept Kurdes soupçonnés de financer le PKK à partir de la France mis en examen
Ces hommes pourraient être en lien avec la « kampanya », la collecte de l’impôt dit révolutionnaire auprès de commerçants et de membres de la diaspora kurde, pour financer l’organisation séparatiste, considérée comme terroriste par Ankara et Paris.
Soupçonnés d’avoir financé, à partir de la région parisienne, organisation terroristes (PKK), sept Kurdes ont été mis en examen, vendredi 26 avril à Paris, par un juge d’instruction antiterroriste.
Ces hommes, âgés d’une trentaine à une soixantaine d’années, selon une source proche du dossier, sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste », « financement du terrorisme » et « extorsions en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste », a précisé le Parquet national antiterroriste (PNAT), sollicité par l’Agence France-Presse (AFP).
Tous ont été placés sous contrôle judiciaire, contrairement aux réquisitions du PNAT. Une « décision proportionnée » de la juge des libertés et de la détention, a salué l’avocat Sophiane Ben Ali, qui défend l’un d’entre eux.
Le PKK, organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, dont la France et les Etats-Unis.
Selon le PNAT, les investigations sur commission rogatoire ont « mis en lumière la structuration d’une campagne d’extorsion et de financement du terrorisme [à partir de la] Seine-Saint-Denis au profit du PKK » entre 2020 et 2024.
Des poursuites supplémentaires ont également été prononcées, jeudi, contre un autre homme, déjà mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans cette même enquête. Des « indices graves et concordants » laissent « à penser qu’il avait poursuivi son activité criminelle malgré son contrôle judiciaire », a expliqué le ministère public. « Des réquisitions de placement en détention provisoire ont été prises à son encontre. Il a sollicité un débat différé. »
La défense dénonce « la schizophrénie française »
Les enquêteurs soupçonnent ces hommes d’être en lien avec la kampanya (« campagne », en turc), la collecte de l’impôt dit révolutionnaire auprès de commerçants et de membres de la communauté kurde installés en France, selon une source proche du dossier. Lors de sa garde à vue, l’un des meneurs a affirmé que cette collecte, fondée sur « le volontariat » des personnes donnant de l’argent, « faisait partie de l’ADN kurde », a souligné une autre source proche du dossier.