Guenter Lewy, né en 1923, a été professeur (jusqu’en 1985) puis professeur émérite (1985-2006) à l’université du Massachussetts. Il est l’auteur, notamment, de L’Église catholique et l’Allemagne nazie (Stock, 1965), La Persécution des Tsiganes par les nazis (Oxford University Press, 2000, et Les Belles Lettres, 2003), et The Armenian Massacres in Ottoman Turkey : A Disputed Genocide (University of Utah Press, 2005).
Reconsidérer le génocide arménien (2/2) - Turquie/Arménie
II) Le rôle de la Techkilat-i Mahsusa
Plusieurs cours martiales de 1919-1920 font référence au rôle exterminateur qu’aurait joué une unité militaire appelée Techkilat-i Mahsusa (Organisation spéciale). De nombreux partisans de la cause arménienne soutiennent cette accusation. Dadrian voit dans les membres de cette unité le principal instrument employé par le CUP pour exécuter son plan visant à exterminer les Arméniens. « Leur mission était de se déployer dans les zones reculées, à l’intérieur de la Turquie, puis d’attaquer et de détruire les convois d’Arméniens déportés », écrit-il [1]. Et « le principal devoir de l’Organisation spéciale » aurait été « l’exécution du génocide arménien » [2].
L’Organisation spéciale, qui fut mise en place entre 1903 et 1907, ne prit ce nom qu’en 1913. Sous la direction d’Enver Pacha et encadrée par de nombreux officiers de talent, l’OS a procédé comme les forces spéciales.
Philipp Stodart, l’unique auteur qui ait consacré une étude scientifique à ce groupe, y voit « un moyen important, mis en place par les unionistes, pour lutter à la fois contre le séparatisme arabe et l’impérialisme occidental ». L’effectif maximal s’éleva à trente mille hommes. Durant la Première Guerre mondiale, le commandement ottoman l’a employé pour des opérations spéciales dans le Caucase, en Égypte et en Mésopotamie. En 1915, par exemples, les forces de l’Organisation spéciale s’emparèrent d’une oasis stratégique, lors de l’offensive ottomane contre le canal du Suez. Le régime jeune-turc a également utilisé l’Organisation spéciale pour réprimer « la subversion » et la « collaboration éventuelle » avec des ennemis de l’extérieur. Mais pour Stoddart, cela concernait principalement les nationalistes syriens et libanais. L’Organisation spéciale, selon lui, n’a joué aucun rôle dans la déportation d’Arméniens [3].
Pourtant le réquisitoire produit lors du principal procès de 1919 accuse l’Organisation d’« activités et d’opérations criminelles » contre les Arméniens. Selon Dadrian,
« les unionistes ont redéployé les unités de brigands sur le front intérieur, c’est-à-dire contre les Arméniens. Par un balayage complet des chefs-lieux de province, des autres villes et des villages, où se trouvaient d’importantes populations arméniennes, les unités de l’Organisation spéciale mirent en œuvre le plan d’anéantissement élaboré par le CUP [4]. »
Dadrian prétend que des sources turques et allemandes, civiles comme militaires, confirment cette information, y compris l’emploi de condamnés par les escadrons de la mort. Mais les références de Dadrian ne prouvent pas toujours ses affirmations. Si le gouvernement ottoman fit relâcher des détenus, afin d’accroître le nombre d’hommes mobilisés, il n’existe aucune preuve, sauf le réquisitoire du principal procès des unionistes, selon laquelle ces détenus furent nombreux au sein de l’Organisation spéciale, et participèrent aux massacres. La présence même de condamnés au sein des forces militaires n’a rien d’anormal. La mobilisation de prisonniers en temps de guerre a des précédents, notamment au sein des armées étasuniennes et britanniques. Pendant la Première Guerre mondiale, les tribunaux des États-Unis relâchèrent plus de huit mille hommes condamnés pour de graves infractions, à condition qu’il s’engage dans l’armée active [5].
Bon nombre d’allégations reliant l’Organisation spéciale aux massacres ne sont pas fondées directement sur des documents, mais plutôt sur une interprétation parfois discutable de ceux-ci. Dadrian figure en bonne place parmi les universitaires ayant fait dire aux documents ce qu’ils ne disent pas. Il parle ainsi d’un lien entre l’Organisation spéciale et les massacres, alors que Stange, l’officier allemand auteur du document en question, n’a jamais mentionné l’OS, parlant simplement de « racaille [6] ».
De plus, il n’existe aucune preuve que Stange aurait joué un rôle quelconque au sein de l’Organisation spéciale, contrairement à ce qu’affirme Dadrian [7]. Étant donné le climat de tensions qui régnait entre les services de renseignement allemands et ottomans, une telle participation paraît bien improbable [8]. Ce que mentionnent les dossiers du ministère allemand des Affaires étrangères apparaît plus plausible : Stange commandait un détachement de deux à trois mille irréguliers, principalement des Géorgiens s’étant portés volontaires pour combattre les Russes [9]. Un autre officier allemand rapporte que le détachement de Stange comprenait des Arméniens [10], un fait assurément curieux pour une unité chargée de mettre en œuvre le génocide de ce peuple. La question de savoir qui est coupable du meurtre des déportés arméniens ne peut pas, à ce jour, recevoir de réponse complète et définitive. Bien qu’il puisse être politiquement opportun de faire endosser la responsabilité à l’Organisation spéciale, les coupables furent, plus vraisemblablement, des hommes des tribus kurdes et des policiers corrompus par l’idée d’accaparer du butin [11].
Dadrian a pris des libertés similaires avec une source turque relative à un officier de l’Organisation spéciale, Echref Kuchçubasi. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, Echref était le chef de l’OS pour l’Arabie, Suez et l’Afrique du nord. Capturé lors d’une mission au Yémen, début 1917, il fut envoyé à Malte par les militaires britanniques, et y resta jusqu’en 1920. Des officiers britanniques l’ont interrogé, mais il a nié toute participation dans les massacres d’Arméniens. Il mourut en 1964 à l’âge de 91 ans [12]. Dadrian a prétendu qu’Echref avait avoué sa participation aux massacres, dans un entretien avec l’auteur turc Cemal Kutay [13]. En y regardant de près, toutefois, on s’aperçoit qu’Echref n’a pas fait un tel aveu. L’affirmation a été construite au moyen d’ellipses sélectives et de paraphrases inexactes [14]. De même, si le réquisitoire de 1919 lie bien l’Organisation spéciale aux massacres, ni la suite du procès ni le verdict ne font un tel lien [15], bien que le contraire soit prétendu à tort. Les accusés ont seulement décrit les opérations clandestines de l’OS derrière les lignes russes. Pour Gwynne Dyer, l’un des rares universitaires occidentaux qui ait travaillé sur les archives militaires ottomanes, l’affirmation selon laquelle l’Organisation spéciale aurait participé aux massacres d’Arméniens n’est qu’un « ragot » [16].
Les archives de l’état-major général de Turquie contiendraient des télégrammes chiffrés de l’OS [17], mais ces documents n’ont pas encore fait l’objet d’une recherche universitaire. En attendant la découverte de nouveaux documents, prétendre qu’un lien existe entre l’Organisation spéciale et les massacres d’Arméniens n’est rien d’autre qu’une affirmation gratuite.
III) Les Mémoires de Naim Bey
Le troisième pilier sur lequel repose l’imputation de génocide, c’est le livre d’Aram Andonian, Mémoires de Naim Bey [souvent appelés en français documents Andonian]. Aram Andonian était un Arménien, affecté au poste de censeur militaire lors de la mobilisation de 1914. Après son arrestation et son expulsion d’Istanbul, en avril 1915, il prit le chemin d’Alep, où il obtint de résider provisoirement. Après l’entrée des troupes britanniques dans cette ville, en octobre 1918, Andonian recueillit des témoignages d’Arméniens (hommes, femmes et enfants) ayant survécu aux déportations. À l’en croire, il aurait également rencontré un fonctionnaire turc nommé Naim Bey, qui aurait été le secrétaire général de la commission d’Alep chargée des déportations.
Naim Bey aurait remis à Andonian ses Mémoires, contenant un grand nombre de documents officiels (télégrammes et décrets), qui, aurait-il déclaré, lui étaient passés entre les mains lorsqu’il était en fonctions. Andonian traduisit ce texte en arménien. Quelque temps après, ils ont été publiés en arménien, en français et en anglais [18].
Les documents reproduits dans les Mémoires de Naim Bey sont les preuves les plus accablantes qui soient avancées pour soutenir l’allégation de génocide. Les télégrammes attribués au ministre de l’Intérieur de l’époque sont mis tout particulièrement en exergue. S’ils sont authentiques, ils apportent la preuve que Talat Pacha a donné des ordres explicites de tuer tous les Arméniens turcs ― hommes, femmes et enfants. Un télégramme daté du 16 septembre 1915 indique que le Comité union et progrès a « décidé de détruire complètement la population arménienne vivant en Turquie. Ceux qui s’opposent à cet ordre ne peuvent pas rester dans la fonction publique ottomane. Il faut mettre fin à leur existence, quel que soit le caractère criminel des mesures prises, sans distinction d’âge ni de sexe, et sans écouter les scrupules de sa conscience. » [19]
L’extrême cruauté de Talat Pacha est un thème récurrent dans les Mémoires. Une telle diabolisation, pourtant, est en net décalage par rapport à la manière dont Talat était considéré par beaucoup d’Arméniens avant 1915. Le 20 décembre 1913, par exemple, l’ambassadeur britannique Louis Mallet rapportait que les Arméniens avaient confiance en Talat Pacha, « mais craignaient de ne pas avoir toujours affaire à un ministre de l’Intérieur aussi bien disposé à leur égard ». [20]
Le missionnaire allemand Liparit a également décrit Talat comme un homme « qui au cours des six dernières années a acquis la réputation d’un partisan sincère de l’amitié turco-arménienne [21]. » Même le chef américain de l’Effort arménien international d’assistance, en poste à Istanbul, a rappelé que Talat Pasha « a toujours prêté promptement attention à mes demandes, me saluant fréquemment lors de nos rencontres dans son bureau, et commençait alors par ces mots : “Nous sommes associés ; que puis-je faire pour vous aujourd’hui (We are partners ; what can I do for you today ?) [22] ?” » Talat aurait pu se transformer en monstre sanguinaire, mais les commentaires des contemporains ne font pas mention d’une telle évolution.
L’authenticité des documents reproduits dans les Mémoires de Naim Bey soulève de nombreux doutes. Plusieurs universitaires arméniens prétendent qu’une cour allemande a authentifié cinq des télégrammes attribués à Talat Pacha, lors du procès de Soghomon Tehlirian, qui assassina Talat à Berlin, le 15 mars 1921 [23]. Or, le compte rendu sténographique du procès, publié dès 1921, montre que von Gordon, l’avocat de la défense a retiré sa demande de produire les cinq télégrammes comme preuve, avant que leur authenticité puisse être vérifiée [24].
Deux auteurs turcs, Şinasi Orel et Süreyya Yuca, qui ont entrepris un examen détaillé de l’authenticité des documents Andonian, estiment que les Arméniens ont « délibérément détruit les “originaux”, afin d’éviter la possibilité qu’un jour la falsification de ces “documents” soit révélée [25] ». Orel et Yuca arguent des différences qui existent entre les documents authentiques turcs conservés d’une part, ceux reproduits par Andonian d’autre part ; ils estiment qu’il s’agit de « faux grossiers » [26]. Au surplus, les deux auteurs n’ont pu trouver aucune trace de Naim Bey dans les archives ottomanes, et doutent qu’il ait seulement existé.
Lorsque les Mémoires furent publiés en 1920, les militants arméniens décrivirent leur auteur comme une personne honnête, conduite à faire amende honorable pour ses méfaits. Mais, selon une lettre écrite par Andonian en 1937, Naim était dépendant à l’alcool et au jeu, et il a fourni ces documents contre de l’argent. Dire « la vérité à son sujet », notait Andonian, « n’aurait servi à rien » [27]. Cela aurait, plus probablement, discrédité le livre. Personne n’aurait cru les paroles d’un alcoolique et d’un joueur, qui pourrait avoir fabriqué ces documents afin d’obtenir de l’argent.
Les documents contenus dans les Mémoires de Naim Bey décrivent les dirigeants jeunes-turcs et l’opinion turque en général comme d’impitoyables scélérats. Ils étaient destinés à influencer l’opinion publique, aux États-Unis et en Europe occidentale, et à fournir des munitions aux représentants arméniens présents lors de la conférence de Paris, pour leurs revendications d’une Arménie indépendante [28].
C’est pourquoi l’Union nationale arménienne, fondée et dirigée par Bogos Nubar, vétéran de la politique arménienne, a acheté les documents et a chargé Andonian de les publier en Europe. Alors que les télégrammes contenus dans le livre de Naim et Andonian sont mentionnés dans une dépêche envoyée à Londres en mars 1921 [29], et figurent dans les dossiers des détenus de Malte, les autorités britanniques n’ont jamais fait usage de ces télégrammes. Les magistrats de la Couronne ont manifestement considéré que le livre de Naim et Andonian n’était que l’un des nombreux faux qui inondèrent Istanbul à l’époque.
Les auteurs turcs ne sont pas les seuls à penser que les documents Andonian sont des faux. Par exemple, l’historien néerlandais Erik Zürcher, dans un livre paru en 1997, fait valoir qu’ils « se sont révélés être une falsification » [30].
L’historien britannique Andrew Mango parle quant à lui des « télégrammes apocryphes attribués à Talat Pacha, ministre de l’Intérieur ottoman pendant la guerre [31] ». Il est piquant que des lobbyistes et des décideurs politiques fondent une accusation formelle de génocide sur des documents que la plupart des historiens et des universitaires rejettent, au pire parce qu’ils y voient des falsifications, au mieux parce qu’ils les considèrent d’une authenticité invérifiable et douteuse.
Conclusion
Les trois piliers des revendications arméniennes, visant à classer les pertes subies pendant la Première Guerre mondiales comme génocide, ne parviennent pas à étayer l’accusation selon laquelle le régime jeune-turc a organisé les massacres. D’autres prétendues preuves d’un plan d’anéantissement ne valent pas mieux.
Appliquer ou non le terme génocide à des évènements s’étant produits voici presque un siècle peut sembler peu important à de nombreux historiens, mais cette application — ou non — garde une grande importance politique. Les Arméniens et leurs partisans, comme les nationalistes turcs, ont formulé des revendications et défendu leur cause au prix d’une simplification de la réalité historique, complexe, et en ignorant des preuves cruciales, qui conduiraient à une représentation plus nuancée du passé. Des universitaires de profession ont fondé leur position sur des travaux antérieurs, ignorant souvent l’interprétation malhonnête des sources primaires que ceux-ci comportaient.
Sur fond d’enjeux politiques majeurs, les deux parties ont cherché à réduire au silence les opposants à leurs vues, et à empêcher une confrontation de toutes les thèses en présence. Pour ne prendre que cet exemple fameux, un tribunal français a partiellement donné raison à des plaignants arméniens, qui avaient attaqué l’éminent historien Bernard Lewis, suite à sa lettre publiée par Le Monde du 1er janvier 1994, et qui mettait en doute l’existence d’un plan d’extermination fomenté par le gouvernement ottoman [32]. Des dirigeants turcs ont usé de pressions diplomatiques et de menaces ; le gouvernement arménien a accusé ceux qui ne considèrent pas les massacres d’Arméniens comme un génocide d’être des négateurs, qui cherchent à apaiser le gouvernement d’Ankara.
Certains historiens turcs et arméniens ont récemment estimé qu’il était temps de « prendre du recul par rapport au dialogue de sourds sur était-ce-un-génocide-ou-non, qui ne mène qu’à des échanges d’invectives », et appelé à se concentrer plutôt sur l’établissement de faits, afin d’établir une base commune de connaissances solides [33]. Le temps nous dira si l’histoire pourra être sauvée des nationalistes qui l’ont outragée afin de servir leurs fins politiques.
Source : Middle East Quarterly, automne 2005
Traduction par M.G.
Lire la 1ère partie | Reconsidérer le génocide arménien (1/2) - Turquie/Arménie |
[1] Vahakn N. Dadrian, The History of the Armenian Genocide : Ethnic Conflict from the Balkans to Anatolia and to the Caucasus, Providence, Berghahn, 1995, pp. 236-237.
[2] Ibid., p. 237 ; et Vahakn N. Dadrian, "The Role of the Special Organization in the Armenian Genocide during the First World War," in Panikos Panati (dir.), Minorities in Wartime : National and Racial Groupings in Europe, North America, and Australia during the Two World Wars, Oxford, Berg, 1993, p. 51.
[3] Philip H. Stoddard, The Ottoman Government and the Arabs, 1911 to 1918 : A Study of the Teskilat-i Mahsusa, thèse de doctorat non publiée, Université de Princeton, 1963, pp. 1-2, 52-8.
[4] Dadrian, "The Role of the Special Organization," p. 56.
[5] Second Report of the Provost Marshal to the Secretary of War on the Operations of the Selective Service System to December 20, 1918, Washington, D.C., U.S. Government Printing Office, 1919, p. 149.
[6] Stange à la mission militaire allemande, Istanbul, 23 août 1915, Politisches Archiv des Auswärtigen Amtes, Botschaft Konstantinopel/170 (Fiche 7254) ; Johannes Lepsius (éd.) Deutschland und Armenien, 1914-1918 : Sammlung diplomatischer Aktenstücke, Potsdam, Tempelverlag, 1919, pp. 138-42. Une réimpression de cet ouvrage a été publiée à Brême, cher Donat und Temmen, en 1986.
[7] Vahakn N. Dadrian, "Documentation of the Armenian Genocide in German and Austrian Sources," in Israel W. Charny (dir.) The Widening Circle of Genocide : A Critical Bibliographical Review, vol. 3, New Brunswick, Transaction, 1994, p. 110.
[8] Walter Nicolai, The German Secret Service, George Renwick, Londres, Stanley Paul, 1924, p. 138 ; Hans Werner Neulen, Adler und Halbmond : Das deutsch-türkische Bündnis 1914-1918, Francfort-sur-le-Main, Ullstein, 1994, pp. 166-7 ; Ulrich Trumpener, "Suez, Baku, Gallipoli : The Military Dimensions of the German-Ottoman Coalition," in Keith Neilson and Ray Prete (dir.), Coalition Warfare : An Uneasy Accord, Waterloo (Ontario), Wilfrid Laurier University Press, 1983, p. 40.
[9] Politisches Archiv des Auswärtigen Amtes, Weltkrieg, no. 11d, vol. 9 (R 21016), p. 31 ; Felix Guse, Die Kaukasusfront im Weltkrieg : Bis zum Frieden von Brest, Leipzig, Koehler und Amelang, 1940, p. 38 ; Edward J. Erikson, Ordered to Die : A History of the Ottoman Army in the First World War, Westport (Connecticut), Greenwood Press, 2001, pp. 54-55. Sur le rôle des volontaires géorgiens, William E. D. Allen and Paul Muratoff, Caucasian Battlefields : A History of the Wars on the Turco-Caucasian Border, 1828-1921, Cambridge, Cambridge University Press, 1953, pp. 274-275.
[10] Paul Leverkuehn, Posten auf ewiger Wache : Aus dem abenteuerlichen Leben des Max von Scheubner-Richter, Essen, Essener Verlagsanstalt, 1938, p. 33.
[11] Voir, par exemple, Henry H. Riggs, Days of Tragedy in Armenia : Personal Experiences in Harpot, 1915-1917, Ann Arbor, Gomidas Institute, 1997, pp. 127-128.
[12] Philip H. Stoddard, preface à Echref Kuchçubasi, The Turkish Battle of Khaybar, Istanbul, Arba Yayinlari, 1999, pp. 21-32.
[13] Vahakn N. Dadrian, "Ottoman Archives and Denial of the Armenian Genocide," in Richard G. Hovannisian, (dir.), The Armenian Genocide : History, Politics, Ethics, New York, St. Martin’s Press, 1992, pp. 300-301.
[14] Cemal Kutay, Birinci Dünya Harbinde Teşkilat-i Mahsusa Ve Hayber’de Türk Cengi, Istanbul, Tarih Yayinlari, 1962, pp. 18, 36, 78.
[15] Akçam, "The Proceedings of the Turkish Military Tribunal," 1re partie, et notamment les cinquième et sixième séances.
[16] Gwynne Dyer, "Letter to the Editor," Middle Eastern Studies, 9 (1973), p. 379
[17] Edward J. Erickson, "The Turkish Official Military Histories of the First World War : A Bibliographical Essay," Middle Eastern Studies, 39 (2003), p. 198, n. 7.
[18] Şinasi Orel and Süreyya Yuca, Les « Télégrammes » de Talât Pacha. Fait historique ou fiction ?, Paris, Triangle, 1986.
[19] Andonian, The Memoirs of Naim Bey, p. 64.
[20] Rapport de Louis Mallet au Foreign Office, FO 371/1773/58131.
[21] Rapport de décembre 1914, Politisches Archiv des Auswärtigen Amtes, Botschaft Konstantinopel /168 (Fiche 7243).
[22] Louise Jenison Peet, No Less Honor : The Biography of William Wheelock Peet, Chattanooga, E.A. Andrews, 1939, p. 170.
[23] Gérard Chaliand et Yves Ternon, The Armenians : From Genocide to Resistance, Tony Berrett, trans. (London : Zed Press, 1983), p. 93 ; Mary Mangigian Tarzian, The Armenian Minority Problem, 1914-1934 : A Nation’s Struggle for Security, Atlanta, Scholars Press, 1992, p. 65 ; Jean-Marie Carzou, Un génocide exemplaire : Arménie 1915, Paris, Flammarion, 1975, p. 248.
[24] Tessa Hofmann (éd.), Der Völkermord an den Armeniern : Der Prozess Talaat Pasha, Berlin, Gesellschaft für bedrohte Völker, 1985 (réimpression de l’édition de Berlin, 1921), p. 69.
[25] Orel et Yuca, op. cit.
[26] Ibid.
[27] Aram Andonian à Mary Terzian, in Comité de Défense de la Cause Arménienne, Justicier du Génocide Arménien : Le Procès de Tehlirian, Paris, éditions Diasporas, 1981.
[28] Andonian, The Memoirs of Naim Bey, p. 225.
[29] Ambassade au Foreign Office, mars 1921, FO 371/6500/E3557, pp. 2 et 6 à 8.
[30] Erik Jan Zürcher, Turkey : A Modern History, Londres, I.B. Tauris, 1997, p. 121.
[31] Andrew Mango, "Turks and Kurds," Middle Eastern Studies, 30 (1994), p. 985.
[32] Yves Ternon, "Freedom and Responsibility of the Historian : The ‘Lewis Affair,’" in Richard G. Hovannisian, ed., Remembrance and Denial : The Case of the Armenian Genocide, Detroit, Wayne State University Press, 1999, pp. 243-246.
[33] Selim Deringil, "In Search of a Way Forward : A Response to Ronald Grigor Suny," Armenian Forum, été 1998, pp. 69-71 ; Ronald Grigor Suny, "Reply to My Critics," Armenian Forum, été 1998, p. 136.