Dans une interview accordée à Zaman, le Premier ministre belge Yves Leterme a évoqué l’intégration des Turcs de Belgique en présentant la compréhension moderne de l’islam comme une source d’enrichissement pour l’Europe.
Pour le Premier ministre belge Yves Leterme, les Turcs figurent parmi les communautés les plus intégrées de Belgique et l’islam moderne, un enrichissement pour l’Europe. Toujours au poste de Premier ministre bien qu’il ait déposé sa démission il y a quelques mois lorsque la Belgique avait du mal à former son gouvernement, Yves Leterme s’est entretenu avec Zaman sur les thèmes de l’intégration et de l’islam en Europe. Soulignant l’importance de la tradition chrétienne malgré la présence musulmane, Yves Leterme a indiqué que « l’islam moderne pourrait très certainement servir de référence aux Européens. » Il est, selon lui, improductif d’imposer une religion aux gens en essayant d’organiser leur vie. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir des règles permettant de partager des valeurs communes sans contrainte. Précisant que les lois belges ne trouvent pas leur source dans le Coran, Yves Leterme a rappelé que « malgré la séparation entre la religion et l’Etat, nos principes, normes et valeurs peuvent très bien s’unir avec les valeurs de l’islam. » Par ailleurs, le Premier ministre Yves Leterme a qualifié d’ « excellentes » les relations entre la Turquie et la Belgique. Il a notamment attiré l’attention sur le rôle que jouent les Turcs de Belgique. Précisant que les membres de cette communauté construisent leur avenir de manière respectueuse, Yves Leterme a indiqué que les Turcs étaient très bien intégrés et vivaient en harmonie avec les normes et les lois du pays, jouant un rôle très important pour le bien-être général.
La Turquie dans l’UE : « il faut que ça vienne du cœur »
Il a aussi fait savoir qu’il souhaiterait voir la Turquie au sein de l’Union Européenne quand elle aura clos les chapitres de négociation. « Mais il faut que ça vienne du cœur. La normalisation des relations avec Chypre, par exemple, doit aussi venir du cœur. Le problème est que jusqu’à maintenant la Turquie a rencontré beaucoup de difficultés pour assurer le bon fonctionnement des lois européennes : l’espace aérien turc, les ports, Chypre… Ce qui signifie qu’il reste encore des choses à faire » a-t-il ajouté. Yves Leterme a aussi loué l’économie turque, qui selon lui suit une bonne direction. « Pour nous la Turquie représente une porte d’entrée vers le Moyen-Orient et, de notre côté, nous lui ouvrons la voie vers l’Europe occidentale », a-t-il affirmé, ajoutant que les économies turques et belges pouvaient former une synergie et se renforcer de cette manière. Yves Leterme a aussi fait remarquer que l’intégration impliquait des obligations des deux côtés. « Jusqu’à maintenant le phénomène de l’immigration a été abordée avec une certaine innocence idéaliste », critique le Premier ministre qui ajoute : « L’Europe doit rester ouverte au monde et s’assurer que les personnes puissent s’installer sur nos terres, apprendre nos langues et trouver du travail. Mais, à l’inverse, nous devons aussi signaler nos attentes : il faut respecter les valeurs et mœurs de ce pays et chercher à s’y adapter, apprendre les langues et s’intégrer à la société. »
Hatice Avcı Bruxelles pour Zaman






