Emporté par un cancer du poumon le 12 décembre 2008, Tassos Papadopoulos a laissé l’empreinte d’un politicien charismatique et intransigeant. Avocat de formation, il avait entamé sa carrière politique, dès les années 1950, dans les mouvements de résistance à l’occupation britannique. Ministre dès l’âge de 25 ans, il aura habilement traversé, jusqu’à sa mort, les turpitudes de la vie politique chypriote.

Elu à la tête du parti de centre droit (Parti démocrate, Diko), puis à la présidence de la République en 2003, il se pose en principal opposant au plan de réunification de l’île de Chypre, divisée depuis 1974 par l’invasion de sa partie nord par l’armée turque. Le plan de paix, proposé par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, est soumis à référendum en 2004 : il est accepté par les Chypriotes turcs mais rejeté par deux tiers des Chypriotes grecs. Avocat du non, surnommé "Mister No", Tassos Papadopoulos était apparu en larmes à la télévision et avait réussi à convaincre une majorité de ses concitoyens.

Mais son refus catégorique de toute négociation avec son "homologue" chypriote turc, Mehmet Ali Talat, aura également précipité sa chute. De nouveau candidat à la présidence, à 74 ans, en 2008, il est battu dès le premier tour d’une élection qui verra le communiste Demetris Christofias l’emporter. Mort quelques mois plus tard, Tassos Papadopoulos a transmis le flambeau à son fils Nicholas, avocat et député du Diko.

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RAPPEL

Chypre est divisée en deux depuis l’intervention en 1974 de l’armée turque dans le nord à la suite d’un coup d’Etat des nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l’île à la Grèce.

Un plan de réunification de l’île conçu par l’ONU (plan Annan) et approuvé par les instances internationales, a été soumis à référendum le 25 avril 2004. Alors que la partie turque a voté à 65% « Oui » , la partie grecque, elle, a voté majoritairement (à 75%) « Non ». En réponse à ce refus de la Paix par les Chypriotes grecs, la Turquie leur interdit l’accès à ses ports