(Turquie News, 24 août 2007) En partant du postulat, certes non dénué d’un caractère raciste, que les Juifs peuvent faire pression sur le Monde entier afin de promouvoir les exigences arméniennes, les organisations nationalistes arméniennes de Jérusalem font pression sur Israël afin que l’Etat hébreu reconnaisse le "génocide arménien. Ils appellent Israël à légifèrer sur l’histoire et décrèter les événements de 1915 comme étant un "génocide", faisaint ainsi, au passage, la part belle au déni des massacres perpetrés par les milices arméniennes contre les civils turcs d’Anatolie entre 1914 et 1922.

« L’Etat d’Israël et les organisations juives à travers le monde devraient profiter de leur position morale pour condamner le meurtre d’Arméniens par les Turcs durant la Première Guerre mondiale et le reconnaître comme un génocide », ont elles déclaré le mercredi 22 août.

Les instances religieuses arméniennes qui, historiquement, entretiennent des relations étroites avec les nationalistes arméniennes sont également monté au créneau pour appuyer le lobbying arménien en Israël : "Israël comprend le problème mieux que quiconque [...] mais son jugement est détérioré par la politisation du sujet", estime le père Samuel Aghoyan, 66 ans, prêtre au patriarcat arménien de la vieille ville de Jérusalem et supérieur à l’église du Saint-Sépulcre.

Seule la politique empêche Israël de reconnaître ces meurtre comme un génocide, prétend-t-il. Or la Turquie a maintes fois appelé l’Arménie et les organisations arméniennes d’Europe et d’Amérique à lancer un débat ouvert et sans tabou sur le sujet. Mais les Arméniens ont systématiquement refusé chaque proposition, rétorquant que la question n’était pas d’ordre historique mais politique et qu’elle devait se règler entre les mains, pourtant parfois interessées, des politiciens d’Etats tiers.

Les nationalistes arméniens estiment que 1,5 million d’Arméniens chrétiens ont été tués par les Turcs musulmans ottomans entre 1915 et 1923, dans ce qui est abusivement considéré par certains comme le premier génocide du XXe siècle (cf. le génocide des Héréros en Namibie en 1904, perpetré par l’Allemagne). Les Turcs réfutent catégoriquement la thèse d’un génocide planifié affirmant que le nombre de morts a été exagéré et qu’il s’agit de victimes de guerre. En parallèle, ils condamnent l’utilisation des victimes arméniennes afin de totalement occulter les victimes turques de l’historiographie officielle dictée par les organisations nationalistes arméniennes.