17 mai 2025


Actualité

« Les Kurdes nous ont dit "sortez, courez !" »

Publié le | par Engin | Nombre de visite 438
« Les Kurdes nous ont dit "sortez, courez !" »

« Les Kurdes nous ont dit "sortez, courez !" » : le témoignage de djihadistes français

Prises sous le feu de l’armée turque, les forces kurdes ouvrent les portes des camps de prisonniers djihadistes. Témoignages recueillis par deux journalistes qui les avaient suivis dans le cadre d’un livre.

Le camp d’Aïn Issa en Syrie, le 26 septembre. Selon nos informations, 10 Françaises et leurs enfants ont pu en sortir dimanche 13 octobre.

Dix Françaises, membres de l’organisation Etat islamique (EI), sont libres en Syrie, après avoir pu sortir du camp d’Aïn Issa, à 50 km au nord de Raqqa. Selon nos informations, les forces kurdes, qui les détenaient, ne pouvaient plus les garder.

Ces dix Françaises et leurs 25 enfants ont été sortis du camp, dimanche 13 octobre au matin, alors que l’armée turque prenait pour cible Aïn Issa, ville sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie. Dans l’incapacité de gérer ces centaines de femmes djihadistes étrangères retenues dans cette prison, les gardes kurdes ont quitté les lieux, les laissant libres.

Comme les autres, les dix Françaises sont donc sorties dans la précipitation avec leurs enfants. Toutes sont connues des services de renseignement et sont sous le coup d’un mandat international pour avoir rejoint Daech.

«  On cherche de l’aide  »

Dans la confusion, l’une d’elles nous a envoyé ce message, via les réseaux sociaux : « Les Kurdes nous ont dit tout d’un coup Sortez, courez !. Nous, on n’a rien compris. Après, les Kurdes sont tous partis, il ne restait plus que des civils. » Une autre poursuit : « Ils nous ont ouvert les portes, puis ils ont brûlé les tentes où on vivait. »

Des sources locales expliquent avoir été contraintes de laisser partir ces femmes djihadistes au vu du chaos régnant autour du camp d’Aïn Issa.

Lundi matin, Sofia (tous les prénoms ont été modifiés), l’une de ces Françaises désormais libres, nous écrit : « Les civils pour le moment nous aident, la France ne veut pas nous rapatrier. Les Kurdes vont nous livrer au régime de Bachar al-Assad. On cherche de l’aide ». Le message ne précise pas de qui elle attend cette aide.

Divisées en plusieurs groupes, sans argent, la plupart de ces familles françaises seraient restées dans la zone d’Aïn Issa, selon nos informations. Pour combien de temps ? Parmi ces dix Françaises de l’Etat islamique, certaines se sont rendues aux forces arabo-kurdes après la chute de Raqqa en octobre 2017.

Après avoir passé trois années au cœur de l’organisation terroriste, Cécile espérait un rapatriement avec son fils de 2 ans. D’autres femmes, toujours convaincues par l’idéologie mortifère de l’organisation terroriste, avaient fait le choix de rester jusqu’à la fin de Daech. Elles ont été arrêtées en mars 2019 et transférées à Aïn Issa. L’une d’elles est la sœur d’un Français condamné à mort en Irak en juin dernier.

« Je préfère rester ici »

Certaines des Françaises échappées dimanche attendaient clairement cette libération pour rester en Syrie dans l’attente d’un retour des djihadistes. « Rentrer en France pour prendre 20 ans de prison non merci, je préfère rester ici », nous écrivait Chloé il y a quelques mois.

Cette jeune femme, comme d’autres, espérait pouvoir rejoindre la zone d’Idlib, dans l’ouest du pays, où d’autres Français de l’Etat islamique se cachent depuis plusieurs mois. Pour y parvenir, ces femmes auront besoin du soutien des cellules dormantes de l’Etat islamique, toujours très actives dans la zone d’Aïn Issa et Raqqa, l’ancienne « capitale » de l’organisation terroriste.

Depuis plusieurs semaines, la propagande de l’EI, qui n’a jamais stoppé la diffusion de ses messages, s’est focalisée sur la situation des femmes djihadistes en lançant des appels à les libérer.

Une centaine de Françaises et leurs enfants sont encore détenus dans les deux autres camps de déplacés gérés par les Kurdes. Le même scénario risque-t-il de se reproduire lorsque les combats se rapprocheront de ces zones ? Contacté, le ministère français des Affaires étrangères explique « suivre très attentivement la situation sur le terrain ».

Source : Le Parisien


Lire également
DERNIÈRE MINUTE : L'organisation terroriste PKK annonce sa dissolution

DERNIÈRE MINUTE : L’organisation terroriste (…)

12 mai 2025

Qu'est-ce qui motive l'expulsion soudaine des terroristes kurdes par la France ?

Qu’est-ce qui motive l’expulsion soudaine des (…)

11 décembre 2024

L'Allemagne arrête un haut responsable du PKK

L’Allemagne arrête un haut responsable du PKK

20 août 2024

Les forces turques neutralisent 15 membres du PKK/YPG dans le nord de la Syrie

Les forces turques neutralisent 15 membres du (…)

28 octobre 2024

Une centaine de suspects du groupe État islamique arrêtés

Une centaine de suspects du groupe État (…)

2 août 2024

La police turque arrête 72 membres présumés de l'EI

La police turque arrête 72 membres présumés de (…)

25 juillet 2024

Arrestation d'un terroriste de Daech qui planifiait des attaques contre des synagogues à Istanbul

Arrestation d’un terroriste de Daech qui (…)

22 février 2025

Fidan : "Aucune tolérance pour le renforcement du groupe terroriste PKK sous prétexte de combattre Daech"

Fidan : "Aucune tolérance pour le renforcement (…)

7 janvier 2025

L'utilisation d'enfants soldats du Kurdistan irakien

L’utilisation d’enfants soldats du Kurdistan (…)

12 février 2025

La Türkiye exige la reddition inconditionnelle du PKK et de ses branches

La Türkiye exige la reddition inconditionnelle (…)

16 mars 2025

La Turquie annonce la mort d'un responsable kurde dans le nord de la Syrie

La Turquie annonce la mort d’un responsable (…)

2 décembre 2024