Le DTP, parti nationaliste kurde de Turquie, s’est opposé lors d’un congrès à Ankara à des opérations militaires contre les camps des terroristes du PKK dans le nord de l’Irak.

Le Parti pour une société démocratique (DTP) entretien des relations étroites avec le "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK, interdit).

« La politique militariste de l’AKP est inacceptable. [...] Au lieu de dépenser le temps et l’énergie pour une opération transfrontalière, dépensons-les pour instaurer la paix à l’intérieur », a scandé Nurettin Demirtas dans un discours, quelques heures avant d’être élu à la tête du DTP.

Demirtas, véritable faucon au sein du militantisme kurde et qui a été emprisonné dans sa jeunesse pour appartenance au PKK, a été ovationné pour ses propos prononcés devant un parterre de quelques centaines de militants dont certains étaient cagoulés.

Aujourd’hui, le DTP, dont plusieurs dirigeants sont jugés pour leurs liens avec le PKK est sous la menace d’une interdiction. Une des élues aux dernières élections était sortie de prison grace à son mandat qui lui a procuré une immunité Parlementaire très controverseé.

Le ministre de la Justice, Mehmet Ali Sahin, a rappelé mercredi soir « qu’ils (NDLR : le DTP) ont des liens » avec le PKK et a déclaré que cette formation pourrait être interdite. « S’ils insistent pour servir les objectifs d’une organisation terroriste sur le terrain politique, ils en souffriront alors les conséquences », a-t-il averti.

Le DTP refuse catégoriquement de considérer le PKK comme une organisation terroriste comme l’a fait la communauté internationale et refuse également d’en condamner les attentats contre la population civile turque.

Il a réussi à faire envoyer 20 représentants au Parlement d’Ankara (qui comprend 550 sièges) lors des dernières élections législatives de juillet, une première pour un parti qui affiche des projets séparatistes.

Le PKK est considérée comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de plus de 37.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.