Interrogé sur la manière dont l’administration américaine traite la mémoire des victimes de Khodjaly, massacrés par l’Arménie durant l’invasion du Haut-Karabagh, le représentant du département d’état s’est bien gardé de donner une réponse claire, évitant ainsi de froisser le puissant lobby arménien des Etats-Unis.

« La mort tragique de civils dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaidjan toujours en suspend montre que le conflit du Haut-Karabakh ne peut pas etre résolu par voie militaire », a dit le porte-parole du département d’état. Le départ d’état abait été interpelé sur le fait que les victimes arméniennes de 1915 sont commémorées par Obama lors d’un discours alors que les massacres systématiques commis par les Arméniens contre la population civile azérie du Haut-Karabagh, notamment à Khodjaly, ne sont cités que dans une simple déclaration commune de la Maison Blanche.

« Seulement le règlement de longue durée par voie pacifique peut aboutir à la stabilité, la prospérité et l’accord dans la région. Les Etats-Unis coprésident dans le groupe de Minsk et restent fermement fidèles au travail avec les deux parties pour les amener à la paix », a ajouté Patrick Ventrell. Pourtant le grouoped e Minsk se heurte depuis des années à l’attitude peu constructive de l’Etat arménien qui refuse de concéder quoi que ce soit aux victimes de l’invasion du Haut-Karabagh par ses troupes.

Plusieurs groupes de pression et officines de lobbying arméniennes travaillant pour les intérêt d’Erevan ont pignon sur rue à Washington. La plus puissantes étant l’ANCA (Armenian National Commitee of America, téléguidée par la FRA Dashnaktsoutioun, le parti national-socialiste arménien). L’ANCA dispose également d’une antenne en France.

Les événements de 1914-1922

Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.

La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.

Haut-Karabagh

Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan occupée par l’armée arménienne depuis le début des années 1990. L’invasion arménienne s’est soldée par de violents massacres de civils azérbaïdjanais. Par la suite, l’Arménie a appliqué une politique de purification ethnique en déportant la totalité des survivants azérbaïdjanais de leurs terres.

Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azerbaïdjanais vivent dans des conditions précaires en attendant de pouvoir éventuellement récupérer leur biens spoliés par l’Etat arménien.

Les terres et maison abandonnées sont "offertes" par l’Etat arménien aux colons (des volontaires ou bien d’anciens prisonniers) installés pour peupler artificiellement les territoires occupés.

Un nombre croissant de pays, d’Etats, de collectivités ou d’instances internationales condamnent les massacres, reconnaissent leur caractère génocidaire ou les qualifient de crime contre l’humanité. De plus en plus de voix demandant à l’Arménie de faire son travail de mémoire et de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement (comme stipulé par plusieurs condamnations de l’ONU).

Les organisations nationalistes arméniennes nient les massacres et la déportation du million d’Azerbaïdjanais et se servent de leurs officines en Europe ou en Amérique pour faire pression sur les instances politiques afin de bloquer la résolution du conflit. Certaines campagnes arméniennes, notamment en France ou aux Etats-Unis, vont jusqu’à inverser les rôles et présenter les Azerbaïdjanais comme les agresseurs.

A l’origine peuplé de 150 000 habitants, entre Arménie et Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh ne comprend aujourd’hui plus que des colons arméniens. 30.000 Azerbaïdjanais ont été massacrés, deux millions d’entre eux ont été déportés du HK et des sept régions d’Azerbaïdjan attenantes, prises par les troupes arméniennes lors de l’invasion.

Voir également :
 Imprescriptible, base documentaire sur le Génocide des Azérbaïdjanais
 Nettoyage ethnique, liens sur les purifications ethniques contre le peuple Azerbaïdjanais (1991-1994 et 1918-1920) par les Arméniens