Le Canada prolonge l’interdiction d’exporter des armes vers la Turquie
Le Canada a prolongé indéfiniment son interdiction d’exporter de nouvelles armes à son allié de l’OTAN, la Turquie.
Le directeur adjoint de la division du contrôle des exportations du ministère des Affaires mondiales du Canada, Charles-Marie Matte, a révélé avoir annoncé dans ses courriels que les autorisations de vendre de nouvelles armes à la Turquie avaient été suspendues « jusqu’à nouvel ordre ».
L’interdiction remonte à octobre de l’année dernière en réponse à l’incursion militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie - Opération Peace Spring - qui, selon Ankara, était nécessaire pour protéger sa sécurité nationale en dégageant les terroristes kurdes de la frontière et en créant une zone de sécurité où les réfugiés syriens pourrait trouver la sécurité dans la guerre civile.
Bien qu’elle demeure sur une liste du gouvernement canadien des États « de confiance » avec lesquels les entrepreneurs de la défense sont autorisés à faire du commerce et à faire des affaires, la prolongation de l’interdiction signifie que certains produits militaires « seront présumés refusés » à la Turquie. L’interdiction comprend des produits tels que des munitions, des armes légères, des armures, des équipements de protection et des appareils électroniques.
Il existe cependant des « circonstances exceptionnelles » dans lesquelles l’interdiction ne s’appliquera pas, par exemple au exportation de composants pour tout « système OTAN de défense antimissile », a expliqué Matte.
Bien qu’elle soit membre de l’OTAN, la Turquie a décidé en 2017 d’acheter le système de défense antimissile russe S-400. La tension qui en résulte entre la Turquie et les États-Unis a vu Ankara confirmer qu’elle serait également prête à acheter le système de défense antimissile MIM-104 Patriot fabriqué aux États-Unis si Washington acceptait un bon prix.
Si cet achat a lieu, il serait également lié au Canada, car l’entrepreneur américain en défense Raytheon, qui fabrique le système Patriot, dont y a une succursale.
Le pays d’Amérique du Nord n’est pas le seul État à imposer un embargo sur les armes à la Turquie. D’autres incluent la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Suède, la Norvège, la République tchèque et les Pays-Bas.