[avec AFP] La Turquie a demandé vendredi au dirigeant kurde irakien Massoud Barzani, en visite à Ankara, d’adopter des mesures plus sévères contre les terroristes kurdes turcs, retranchés sur son territoire, a indiqué une source diplomatique turque à l’AFP.

Une lutte plus efficace contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) de l’administration kurde d’Irak a été évoquée au cours d’un entretien du ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu avec le président de la région autonome du Kurdistan irakien, a précisé cette source sous couvert d’anonymat.

Les deux parties sont convenues de poursuivre le dialogue sur ces sujets qui comprennent également la politique intérieure en Irak, a-t-on ajouté de même source.

M. Barzani a pour sa part indiqué à des journalistes que son administration allait employer toutes les méthodes, y compris les pressions et les bons conseils pour convaincre les terroristes d’abandonner les armes dans le nord de l’Irak.

Si le PKK choisit les armes, je ne lui permettrai pas d’utiliser le Kurdistan irakien, a-t-il affirmé, cité par l’agence de presse Anatolie.

Jeudi, au terme d’une rencontre à Istanbul avec le dirigeant kurde, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’en est une nouvelle fois pris à son homologue irakien chiite Nouri al-Maliki, l’accusant de monopoliser le pouvoir et d’égocentrisme politique, discriminant notamment les groupes sunnites dans son gouvernement, rapporte la presse turque.

Les développements en Irak ne présagent rien de bon, a-t-il ajouté.

La Turquie réclame de longue date un soutien plus actif de l’administration Barzani contre les terroristes du PKK, qui disposent de bases arrière en Irak d’où ils lancent des attaques en Turquie.

Si le PKK dépose les armes, les opérations (armées) se termineront, a en outre déclaré M. Erdogan au Qatar, où il est en visite, selon les médias.

La visite du dirigeant irakien intervient à un moment de tension politique chez le voisin irakien accentué par le mandat d’arrêt lancé en décembre contre le vice-président Tarek al-Hachémi, un sunnite, accusé de diriger un gang de tueurs, qui s’est réfugié dans un premier temps au Kurdistan irakien.

M. Hachémi est actuellement à Istanbul où il a eu un entretien avec M. Barzani. Il bénéficie de la bienveillance du gouvernement islamo-conservateur turc qui dirige un pays largement sunnite.

M. Barzani a indiqué vendredi que M. al-Hachémi pouvait, s’il le souhaitait, revenir dans le Kurdistan irakien.