Dans une Lettre à l’éditeur publiée dans le New York Times du 1er Juin 2009, David L. Phillips écrit à propos de l’article "Les Arméniens demandent que la Turquie regarde son passé en face" (23 mai) : "Tous les Arméniens demandent une évaluation historique des évènements de 1915, mais la plupart d’entre eux ne veulent pas que le futur soit l’otage du passé. La différence est grande entre normalisation et réconciliation. La normalisation est un acte, la réconciliation un processus."

"Le 22 avril, les dirigeants turcs et arméniens ont jeté les bases d’un accord détaillé établissant des relations diplomatiques et s’engageant à ouvrir leur frontière commune aux voyages et au commerce normaux. L’accord sera mis en application lorsqu’il sera réellement signé et ratifié par les parlements des deux pays."

Ainsi, une date marquera la normalisation. La réconciliation prendra cependant beaucoup plus de temps. Turcs et Arméniens ont besoin de dialoguer au niveau des personnes pour développer une compréhension mutuelle. Echanger les visions des faits rendra l’autre plus humain et aidera à développer une vision commune du futur. L’interaction personnelle encouragera également un échange de vues honnête sur le passé et une compréhension des évènements davantage fondée sur les faits.

Il a ajoute qu’attendre de la Turquie qu’elle reconnaisse la version arménienne des événements survenus en Anatolie entre 1914 et 1922 est "une approche erronée".

Si cette reconnaissance officielle est imposée comme "une condition préalable à la normalisation, la Turquie et l’Arménie ne sortiront jamais de l’impasse actuelle. Les gouvernements peuvent normaliser les relations et créer les conditions menant à la réconciliation, mais la réconciliation en elle-même exige l’engagement au niveau individuel de la part de la société civile", a-t-il écrit.