Dans une réponse donnée dans le quotidien Zaman, Pierre Lellouche fait vole en éclat un sujet tabou en France : les pressions des ultra-nationalistes arméniens afin d’obtenir une loi de censure liberticide pour faire taire toute opinion contraire à la leur sur les événements sanglants de 1914-1922 survenus entre Turcs et Arméniens.
Il y a quelques semaines c’est Monsieur Jack Lang qui s’attirait l’ire des activistes arméniens en déclarant que la loi de 2001 [inscrivant dans l’Histoire Officielle française la version arménienne sur les événements de 1914-1922] n’avait pour seul raison d’être que l’approche clientéliste des politiques français à l’égard de l’électorat arménien.
Il avait fait cette déclaration dans le cadre de l’Appel de Blois en apportant son soutien à 700 historiens français opposés aux lois pro-arméniennes votées en France.
Monsieur Jack Lang avait lui même soutenu cette loi anti-turque au bénéfice des nationalistes arméniens de France et il a affirmé aujourd’hui regretter ses gestes. Après d’imminents historiens tels que Gilles Veinstein ou Bernard Lewis, M. Lang est ainsi devenu la cible à abattre du moment des activistes arméniens.
Extraits :
Qu’en est-il à propos de la loi arménienne [loi sur la pénalisation de la contestation de la version arménienne sur les événements de 1914-1922] attendant d’être ratifiée ?
Pierre Lellouche : La législation arménienne a été officiellement abandonnée. Je pense que c’est une bonne chose qu’elle ait été mise de côté parce qu’elle aurait vraiment endommagé nos relations. Elle aurait rendu impossible par exemple la moindre visite ministérielle et n’importe quel contact économique parce que quelques extrémistes auraient employé la loi pour poursuivre en justice n’importe quel visiteur turc en France. Heureusement, elle a été arrêté.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.
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DOSSIER « Cause arménienne » et terrorisme