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lundi 25 septembre 2023

L’Europe, l’Empire ottoman et la Turquie : une histoire partagée

Jean-Paul Burdy est maître de conférences d’histoire à l’Institut d’études politiques de Grenoble, co-animateur du Groupe d’études Turquie-Europe (GRETE) au laboratoire PACTE (Politiques publiques, Actions politiques, Territoires) de Grenoble.

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 865
L'Europe, l'Empire ottoman et la Turquie : une histoire partagée

Les conférences concernant la Turquie auront encore de belles années devant elles. Du moins si l’on en juge par la mobilisation hier au soir (04/02/10) d’un public nombreux venus à la rencontre de Jean-Paul BURDY.

En effet, le musée de Saint Roman en Gal (69)accueillait dans ces murs cette conférence publique dans le cadre de la Saison de la Turquie en France (le 11/02/2010). Une exposition sur le site archéologique de Xanthos accompagné de photographies sur la Turquie de Paul VEYSSEYRE aura permis à beaucoup de curieux de patienter avant l’ouverture des portes.

Voici un résumé de l’intervention du Professeur d’Histoire de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble qui était disponible sur demande.

[Au lendemain de la première guerre mondiale, le grand historien anglais Arnold TOYNBEE écrit à propos de l’Empire turc Ottoman agonisant :"La question d’Orient n’est qu’une question d’Occident". A l’heure où disparaissaient les empires, il rappelait ainsi une évidence parfois oubliée aujourd’hui : la "question d’Orient", qui a agité les chancelleries pendant deux siècles, a été en permanence une question européenne.

Parce qu’elle concernait des territoires européens sous tutelle ottomane-principalement les Balkans et les régions riveraines de la mer Noire. Et parce qu’elle impliquait un Empire ottoman solidement installé en Europe pendant cinq siècle - du XIVe s. à 1913, et dont la capitale cosmpolite, Constantinople/Istanbul avait été la Deuxième Rome, épicentre de la chrétienneté d’Orient.

Cet empire a longtemps été perçu comme une menace pour la chrétienneté occidentale, dans une logique de confrontation à l’islam remontant aux croisades. Mais il a aussi fasciné par son immence territoire, et sa brillante civilisation.

Il a été un allié recherché dans le jeu des puissances européennes - en particulier par la France, depuis François 1er en 1535. L’image de la "Sublime Porte" dans la litterature oscille donc entre l’admiration pour la puissance et la munificence du "Grand Turc" l’ironie bouffone ridiculisant "le Grand Mamamouchi" chez Molière, et la stigmatisation du "despostisme oriental mohométan". Au XIXè siècle enfin, le "vieil homme malade de l’Europe" entame un processus de modernisation " à l’occidentale" pour échapper au déclin. Dès lors, on comprend que traiter la candidature à l’Union européenne de la Turquie contemporaine, partiellement héritière de cette histoire ottomane, c’est bel et bien traiter d’un pan de l’histoire européenne.]

Le moment fort de la soirée est venue après la présentation visuelle - particulièrement brillante et dynamique - de Jean-Paul BURDY lorsque les spectateurs ont voulu débattre. Ce Turcophile a pris soin de répondre à toutes les questions d’une manière très objective.

Devant un public satisfait, J.P BURDY a réussi à démontrer que les positions de certains pays occidentaux ne sont pas compréhensibles au vu des engagements pris par le passé à son sujet et surtout des réalités historiques sur les relations entre l’Europe et la Turquie.

Sophie