C’est une cérémonie qui a lieu deux fois par an : la remise du décret de naturalisation. Jeudi, le sous-préfet de l’arrondissement de Calais a remis ce précieux document à 25 personnes.

Les bénéficiaires du décret de naturalisation habitent en France au moins depuis cinq ans. Ce document leur permet d’aller ensuite en mairie faire les démarches pour obtenir leur carte d’identité . Parmi les bénéficiaires : des pères et des mères de familles, mais aussi des adolescents. Comme le veut le protocole, une vidéo rappelant les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité, a été projetée. « Vous avez des droits, mais aussi des devoirs. Voter est un devoir. » A la fin de la vidéo, le sous-préfet s’est adressé aux bénéficiaires : « La République vous reconnaît comme ses fils et ses filles. Vous adhérez désormais à la communauté nationale. Les valeurs de liberté, égalité, fraternité ont été gagnées de haute lutte. La marche vers l’égalité est un combat. La parité est inscrite dans la Constitution. Vous avez demandé à rejoindre la France. Vous devez aujourd’hui être fiers d’être français. »

Exemples parmi tant d’autres

Un adolescent du Beau-Marais naturalisé Erhan Kabay a 14 ans. Il est né à Calais et vit au Beau-Marais, où se trouve la communauté turque. Sa famille a quitté la Turquie pour avoir une vie meilleure en France. Jeudi, Erhan a reçu le décret de naturalisation des mains du sous-préfet. « J’aime ce pays. Je veux rester ici, et faire plus tard des études d’informatique. Je suis très content d’avoir obtenu ce décret de naturalisation », explique le collégien scolarisé à Martin-Luther-King.

Jeudi, sa mère et son grand-père étaient très émus. « C’est très important d’avoir ce décret. français, ça va lui permettre de voter, de participer à la vie politique », estime son grand-père Sulfarhi. Son petit-fils a gardé la nationalité turque. Il a donc la double nationalité : turque et française. C’est ce que font beaucoup de naturalisés qui ne veulent pas renoncer à leur première nationalité.

Quant à Aysel, la mère d’Erhan, elle est en France depuis 1996, année de naissance de son fils. Elle réfléchit quant à l’éventualité de demander une la naturalisation. Ce qui est sûr, c’est que comme Sulfarhi, son beau-père, elle se fait comprendre quand parle français, comme lorsqu’elle épelle les lettres de son prénom.

Pour Selda, 34 ans, maman de trois jeunes enfants nés sur le sol français, sa Turquie est loin derrière. Elle a d’ailleurs choisi de se séparer de sa nationalité originelle. « J’aime la France, son mode de vie, sa culture. De la Turquie que j’ai quittée il y a 12 ans, j’ai gardé la langue. Mais, avec les enfants, on ne la parle pratiquement plus à la maison. » Avec ce nouveau passeport, elle compte à présent voyager. « C’est plus facile », confie-t-elle. Pourquoi pas en Arménie, là où vit la famille de son mari ?

Les démarches

Toute personne étrangère qui souhaite obtenir la nationalité française doit avoir un décret de naturalisation. Grâce à ce document, le bénéficiaire va pouvoir faire ses démarches à la mairie. Pour l’obtenir, il faut en faire la demande à la sous-préfecture. Les autorités donnent au demandeur un dossier à remplir, auquel il faut joindre plusieurs documents.

Il doit aussi remplir plusieurs conditions : vivre en France depuis au moins cinq ans, et habiter en France au moment où il reçoit le décret ; ne pas avoir fait l’objet d’un arrêté d’expulsion non abrogé ou d’une interdiction du territoire français non entièrement exécutée ; le demandeur doit être de bonnes vie et moeurs et ne pas avoir fait l’objet de l’une des condamnations empêchant l’acquisition de la nationalité française. Il doit avoir une connaissance suffisante de la langue française, connaissance vérifiée lors d’un entretien individuel avec un agent de la préfecture .

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