Erdogan qualifie le projet de loi de sécurité français de "guillotine de la démocratie’’
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un projet de loi française visant à contrer le séparatisme islamiste comme une "guillotine" de la démocratie.
Le projet de loi a été critiqué tant en France qu’à l’étranger pour stigmatiser les musulmans et donner à l’État de nouveaux pouvoirs pour limiter la parole et les groupes religieux.
S’exprimant mercredi à Ankara, Erdogan a déclaré : "L’adoption de cette loi, qui est ouvertement en contradiction avec les droits de l’homme, la liberté de religion et les valeurs européennes, sera un coup de guillotine infligé à la démocratie française".
Le président turc a ajouté que le projet de loi ne servirait que la cause de l’extrémisme, mettant les ONG sous pression et "obligeant les jeunes à choisir entre leurs croyances et leur éducation".
"Nous appelons les autorités françaises, et tout d’abord le président Macron, à agir avec sagesse", a-t-il poursuivi. "Nous nous attendons à un retrait rapide de ce projet de loi."
Erdogan a également tweeté qu’il était prêt à travailler avec la France sur les questions de sécurité et d’intégration, mais les relations entre les deux dirigeants sont tendues depuis un certain temps.
Je tiens à exprimer que la Turquie est prête à travailler avec tout le monde, y compris la France, sur l’intégration et la lutte contre le terrorisme. pic.twitter.com/PAe6wolezB
— Recep Tayyip Erdoğan (@RTErdogan) May 12, 2021
Le gouvernement français est en train de passer une nouvelle législation pour réprimer ce qu’il a qualifié de « séparatisme islamiste », qui donnerait à l’État plus de pouvoir pour contrôler et dissoudre les groupes religieux jugés comme des menaces pour la nation.
Erdogan a déjà dénoncé les mesures proposées comme "anti-musulmanes".
En octobre dernier, Erdogan a remis en cause la « santé mentale » de Macron, l’accusant de mener une « campagne de haine » contre l’islam, après que le président français ait défendu le droit des caricaturistes à caricaturer le prophète Mahomet .
Les deux pays sont également en désaccord sur un certain nombre d’autres questions, notamment la Libye, la Syrie et la Méditerranée orientale.
Source : avec RfI