vendredi 24 mars 2023
Code idéologique du PKK et les divers livres

Un dimanche à Istanbul

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 298

ISTANBUL, Turquie - Le long de la Corne d’or, sur les étendues de pelouse bordant la mer de Bosphore, les Stambouliotes, en famille ou entre amis, pique-niquent, pendant qu’un rassemblement monstre du parti au pouvoir a pris possession d’une partie de leur ville, ponctuant, ainsi, la dernière semaine de campagne en vue des élections législatives (demain).

Sur les hauteurs, que l’on atteint en empruntant le téléphérique ou en montant l’allée pavée à travers le cimetière, le belvédère permet d’embrasser une bonne partie de la baie au fond de laquelle se profilent les coupoles et les minarets des monuments mythiques de la cité.

Pierre Loti

La terrasse ombragée du café Pierre Loti, les tables munies d’une nappe à carreaux rouges, affiche complet. Habitants de la ville et touristes s’y côtoient. Les uns discutent entre amis ou en famille, les autres prennent le temps de jeter un coup d’oeil au café que fréquentait assidûment l’écrivain français, lui-même amoureux et de la ville et d’une femme turque. Les murs sont tapissés d’illustrations évoquant Pierre Loti. Dans l’une des pièces, ses oeuvres sont disponibles, dont Aziyadé, le roman dans lequel il raconte son amour éperdu.

Soudain, émanant de la mosquée Ëyup, située juste en contrebas, s’élève l’appel à la prière. Comme en écho, de tous les minarets qui bordent cette partie de la ville, le même appel se répercute. Moment magique. Dans tout le quartier Ëyup, déambulent des familles endimanchées, dont les jeunes garçons, portant l’uniforme blanc de petits princes, sont les vedettes du jour. Ils viennent de sortir d’une cérémonie soulignant officiellement leur circoncision. Non loin de la porte principale de ce qu’il subsiste des remparts de l’ancienne Constantinople, l’église Saint-Sauveur-in-Chora semble, en ce jour, tombée dans l’oubli. Les quelques rares visiteurs ont le privilège de pouvoir s’y attarder.

L’ancienne église orthodoxe abrite, en effet, des mosaïques d’une rare beauté. La terrasse du café situé en face de l’église, avec ses parties d’ombre, est bien invitante. Dans les petites rues adjacentes, des alignements de maisons en bois témoignent de l’architecture de la ville en temps plus anciens.

Place Taksim

En arrivant place Taksim, au centre de la ville moderne, on plonge dans l’univers que fréquentent les Stambouliotes « modernes » durant la fin de semaine. Pendant que deux groupes politiques marginaux, discrètement surveillés par un peloton d’intervention, clament leurs revendications, les badauds déambulent sur la place.

Les plus empathiques glissent une pièce à de vieilles femmes en échange d’un verre rempli de graines destinées aux pigeons. De nombreux autres se photographient à tour de rôle devant le monument dressé à la gloire d’Atatürk, le père de la Turquie moderne.

Jeunes et adultes, hommes et femmes, les unes voilées, les autres parfois dénudées, se pressent vers la rue piétonne Istiklal. Par milliers, ils marchent calmement dans une ambiance bon enfant.

Certains se laissent tenter par les boutiques et les commerces modernes qui jalonnent cette artère. D’autres gagnent les ruelles transversales. Jadis, celles-ci constituaient un immense marché. À présent, elles se trouvent envahies par une succession de restaurants-terrasses. Quelques belles boutiques de fruits et légumes et quelques poissonneries résistent encore à cette invasion.

Quand, lassé de la foule, j’ai cherché à m’isoler, j’ai trouvé au Café français, sur Istiklal, un lieu d’animation et d’exposition dépendant du consulat de France, un premier havre de paix. Plus tard, je me suis attardé sur une terrasse bien tranquille du quartier Beyoglu, à l’écart de l’artère piétonne.

Officiellement, Istanbul compte 12 millions d’habitants. Pourtant, jamais je ne me suis senti le moindrement bousculé, harcelé ou menacé, de quelque façon que ce soit.

Un pays laïc et moderne

Située au carrefour d’une région qui fut, durant des millénaires, le centre du monde, la Turquie recèle des trésors qui font, à présent, accourir les touristes du monde entier. Alors que la population est officiellement musulmane, à 99%, le pays est tout officiellement laïc.

Les mosquées sont omniprésentes. On en compte, paraît-il, 3000 dans la seule ville d’Istanbul. Ce n’est pas pour autant que, à l’appel à la prière, la vie s’arrête : la plupart des gens continuent de vaquer à leurs occupations.

Qui veut pratiquer strictement sa religion peut toutefois le faire. D’ailleurs, beaucoup de haltes routières, qui offrent une vaste gamme de services aux voyageurs, disposent d’une salle de prière ou, même, d’une véritable petite mosquée. Cela n’empêche aucunement le pays d’être producteur de vins qui sont largement proposés à la carte des restaurants et des hôtels.

Le raki, l’eau-de-vie typique turque au goût anisé, est facilement disponible et, surtout, consommé par les hommes, même tout au long du repas. Certains de ceux-ci considèrent que le vin est plutôt une boisson pour les femmes.

Pays moderne

La Turquie, qui totalise 78 millions d’habitants, s’autosuffit en matière alimentaire et, même, exporte plusieurs de ses produits agricoles. Depuis les années 1980, le pays a entrepris un important virage économique. Il a su attirer des unités de production dans différents domaines, dont l’automobile et le textile. En matière de tourisme, la Turquie bénéficie des multiples atouts et attraits que lui ont procurés ses grandes civilisations successives. Les nombreux sites, à présent classés au Patrimoine de l’humanité, en témoignent.

La Turquie est très bien organisée. Le visiteur ne peut que s’étonner devant la qualité des infrastructures routières et aéroportuaires. Les hôtels de tourisme sont de qualité dans toute la gamme de confort. Le personnel touristique est bien formé, en particulier les guidess dont certains attestent de connaissances encyclopédiques. Il n’est pas étonnant que, avec de tels atouts, la Turquie attire, à présent, environ 30 millions de touristes étrangers par année.


Repères

 Jusqu’au mois d’octobre, Air Transat assure un vol hebdomadaire au départ de Montréal vers Istanbul. À l’aller (dimanche), le vol dure environ 9 heures, et, au retour (lundi), environ 10 heures.

 Le visa nécessaire (60 $US) pour entrer en Turquie est délivré instantanément à l’arrivée à Istanbul.

 Le système touristique turc est parfaitement rodé et pourrait servir de modèle à bien des destinations qui se targuent d’être de niveau international.

 Vacances Transat et Rêvatours, deux voyagistes filiales du Groupe Transat, proposent toutes sortes de formules pour découvrir la Turquie. Séjours et circuits sont disponibles. Rêvatours est, de plus, organisé pour planifier une découverte sur mesure. Il suffit de consulter un agent de voyages.

 À Istanbul, l’hôtel Aziyadé permet d’accéder, à pied, à plusieurs monuments incontournables de la ville. De plus, sa terrasse dominant le Bosphore constitue un lieu idéal pour l’apéritif de fin de journée. L’hôtel Novotel, situé, également, sur le Bosphore, est idéal comme relais non loin de l’aéroport. Le buffet du petit- déjeuner y est fabuleux.

 La Turquie est un pays laïc. La population est officiellement musulmane à 99%.

 Avec leur personnalité chaleureuse, les Turcs savent accueillir les visiteurs.

Source : fr.canoe.ca




Lire également