23 avril 2024

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Politique

Turquie : DTP, parti démocratique ou instrument du terrorisme ?

Publié le | par Ilker TEKIN | Nombre de visite 363
Turquie : DTP, parti démocratique ou instrument du terrorisme ?

L’organisation terroriste kurde PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) formée dans les années 1980 en Turquie s’est d’abord, à l’image du Sentier Lumineux péruvien, réclamée du marxisme.

Politiquement, pour des groupes comme le PKK, le fait d’emprunter à l’idéologie marxiste a ceci d’intéressant que d’une part elle offre des outils, instruments, armes intellectuels tout prêts permettant de pouvoir s’opposer avec force contre ce à quoi on souhaite s’opposer, et d’autre part elle permet de fédérer efficacement en présentant le combat mené comme « révolutionnaire » et « juste » (lutte des classes, émancipation des travailleurs etc).

L’évolution rapide du PKK vers un nationalisme ultra-radical kurde dont les références marxistes ont quasiment disparu montre que cette idéologie était un moyen de développement plus qu’une fin. Aujourd’hui, ce que le PKK a gardé du marxisme c’est, comme le Sentier Lumineux, l’institution de la violence et du crime comme manière d’être et système d’exploitation :

Terrorisme et massacres : en 25 ans, le PKK a assassiné 5219 civils, 4500 soldats, 1330 gardiens de village, 325 fonctionnaires et 123 professeurs en Turquie.

Assassinat politique : ainsi, par exemple, des 16 personnes qui ont formé le PKK avec Abdullah Öcalan il ne reste plus que ce dernier, les autres ayant été soit assassinés, soit écartés.

Règlement interne ultra-autoritaire : interdiction, sous peine de mort, des relations sexuelles entre militants, de quitter l’organisation etc.

Criminalité : trafic de drogue vers l’Europe, le PKK est l’une des organisations qui importent le plus de drogue vers les pays européens, il pratique également le racket des Turcs ou des Kurdes en Europe, l’extorsion de fonds ou le blanchiment d’argent.

Racisme : haine des Turcs, turcophobie, violences aveugles, physique et symbolique, anti-Turc sont les principes sur lesquels repose et se développe le PKK. Principes malsains s’il en est.

Exemple de discours turcophobe du PKK en Allemagne :

Jeunes d’origine kurde poussés par les terroristes du PKK à la violence contre des civils : :

Certains en Europe sont séduits par ce genre d’organisation qu’ils romantisent (des petits qui combattent des gros avec les moyens du bord ) en évacuant tout l’aspect nocif du terrorisme qui pourtant fait l’essentiel.

Aujourd’hui en Turquie, le DTP (Parti Populaire Démocratique, actuellement le vocabulaire-prétexte « marxiste » ayant été remplacé par un vocabulaire-prétexte « démocratique »), principal parti pro-kurde récemment interdit, est sous la férule du PKK, duquel il est devenu l’aile politique. Malgré cela, depuis 2005 (date de création du DTP) la Turquie a cherché avec résolution à créer les conditions d’un parti kurde indépendant du terrorisme.

C’est donc pour le moment un échec et deux choix s’offrent maintenant à la Turquie, soit considérer le PKK comme interlocuteur, ce qui signifierait une défaite – on ne s’ouvre pas sans conséquences politique ou sociale à un extrémisme – soit élargir les droits de ses concitoyens (ce qui est le but de "l’ouverture démocratique" de l’AKP) tout en mettant les représentants d’roigine kurde devant leurs propres contradictions – se déclarer à la fois « démocratique » et être à la botte d’une organisation terroriste et monolithique est une position intenable à terme.


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