Le tremblement de terre en Nouvelle Zélande souligne une fois encore l’imprévisibilité des séismes. A Strasbourg, une équipe de recherche, en collaboration avec des chercheurs turcs, a travaillé sur les données enregistrées lors du tremblement de terre d’Izmit, située le long de la faille anatolienne en Turquie, et qui a fait 20.000 morts en 1999.
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Et sa découverte est stupéfiante : elle a révèlé qu’on peut anticiper l’évènement de 45 minutes... Tout cela en analysant, depuis deux ans, les éléments recueillis, en 1999, par une station d’observation située à 15km d’Izmit. Jusqu’à présent, ces éléments étaient si infimes, que personne n’avait pris le temps de les ausculter avec l’attention qu’ils méritaient.

Les chercheurs ont détecté pour la première fois, l’existence, lors de ce tremblement de , survenu en Turquie, "d’une période de préparation de 44 minutes avant la rupture de la faille". Une annonce sous forme d’un communiqué, le jeudi 17 février dernier, diffusée par une étude publiée dans la revue Science. Une information capitale qui ouvre la voie à une anticipation des séismes du même type et donc, à une amélioration des dispositifs d’alerte.

En étudiant de près ces enregistrements, ils ont donc observé un signal sismique très particulier, jamais mis en lumière jusqu’alors. A savoir la répétition de la même vibration pendant les 44 minutes précédant le séisme proprement dit. Une vibration continue, indétectable par la population locale, qui augmenterait progressivement en intensité jusqu’à la rupture.

En multipliant les stations d’observation sur les zones sismiques les plus menaçantes, on peut donc espérer capturer ces signes avant-coureurs et faire bénéficier les habitants de ces zones à risque, d’un délai de sauvegarde de plusieurs minutes : le temps de leur faire quitter leurs habitations pour éviter d’être ensevelis.

Par Maxime Villirillo pour France3