Info TURQUIE NEWS - www.turquie-news.fr - TURQUIE NEWS vous soummet un extrait de l’interview que Serge Sarkissian a accordé mardi 30 septembre 2008 au journal espagnol ABC.
Question : Comment voyez-vous l’actuelle situation au Caucase ?
Serge Sarkissian : Après le 7 août - date du commencement des hostilités en Ossétie du Sud - les choses ont changé, le monde est différent. Il est manifeste désormais que les conflits interéthniques ne peuvent pas se résoudre par la force. Nous le disons depuis 20 ans mais maintenant c’est devenu plus évident. Il n’y a pas d’alternative à la diplomatie et à une coopération régionale constructive.
Question - Avec la récente visite à Ereván du président turc, Abdullah Gül, une nouvelle perspective est ouverte. Quelles sont vos attentes ?
Serge Sarkissian : La normalisation des contacts, l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture de la frontière. À partir de là, on peut parler de tout. Nous n’exigeons pas comme condition préalable la reconnaissance du génocide(!) de 1915.
Question - Comme par hasard, le rapprochement de la Turquie avec l’Arménie se produit juste après le choc entre la Russie et la Géorgie.
Serge Sarkissian : Je ne crois pas que les deux choses soient liées. Le travail pour une régularisation des relations a été réalisé auparavant.
Question - Vous nourrissez aussi de bonnes relations avec Washington. Les Etats-Unis est le deuxième pays, après la Russie, où la diaspora arménienne est la plus nombreuse. Devant l’actuelle détérioration des relations entre la Maison Blanche et le Kremlin : n’ont-ils pas peur d’avoir à opter pour les uns ou les autres ?
Serge Sarkissian : Je crois qu’aucun dilemme n’existe empêchant une coopération étroite entre la Russie et l’Occident.
ABC.es - Madrid, Espagne
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.