Des robes au drappé précis, au plissé "origami" ou ajourées de bijoux, pour incarner le Palais de Topkapi, Sainte Sophie, la tour de Galata ou encore le Palais de Dolmabahce. Un "City Guide" très couture, mis en scène par Arik Levy, mis en son par Leon Milo, et mis en mots par Elif Shafak, s’expose actuellement à quelques mètres de l’exposition "Hussein Chalayan Works 1994-2009".

Une belle performance, et une belle occasion de rencontrer la créatrice Ece Ege.

Après Paris, "Istanbul Contrast" prend ses quartiers à Istanbul justement. Qu’est ce que cela représente pour vous ?

Nous avons pris cette décision après notre deuxième exposition "Istanbul Contrast" aux Arts Décoratifs de Paris. La collection prend place dans la ville de son inspiration initiale finalement !

Pourriez-vous commenter quelques pièces de cette exposition ? Je pense notamment aux robes Aya Sofya, Loukoum et Topkapi ? En quoi symbolisent-elles ces lieux phare d’Istanbul ?

"Topkapi" représente la richesse démesurée des Sultans Ottomans, et les pierres brodées en broche ou en boucle de ceinture sur cette série de robes en sont le symbole. Après des longues années de restauration, dans le musée de Sainte Sophie, sous la grande coupole on a découvert des sublimes mosaïques qui étaient cachées sous la peinture épaisse pendant des siècles, dont la représentation de l’archange Gabriel. Le manteau "Aya Sofya" brodé entièrement de perles soufflées antiques, fait référence à cette époque de l’empire Byzantin dont Istanbul était le berceau. "Loukoum" est une robe enrobée entièrement de tulle de soie rose, l’effet drapé me rappelle la préparation des loukoums avant qu’ils soient découpés et servis. Miam !

Comment s’est passée votre collaboration avec les artistes Elif Shafak, Arik Levy et Leon Milo qui participent à la mise en scène de cette exposition ?

Nous avons souhaité que cette collection soit interprétée par des artistes qui ont un immense talent. Nous voulions que ces trois artistes différents apportent leur vision pour qu’elle prenne forme avec notre propre créativité.

Votre exposition se situe à quelques mètres de celle d’Hussein Chalayan. Vous faites aujourd’hui comme lui partie des rares designers turcs à être connus à l’étranger. Qu’est ce que cela représente pour vous ?

Il faut se faire entendre partout pour pouvoir fonctionner aujourd’hui, pas seulement dans la mode mais dans tous les secteurs...

Istanbul a organisé sa 3e fashion week. Pensez-vous un jour défiler dans cette ville ?

Si l’occasion et l’utilité se présentent un jour, pourquoi pas ?

Propos recueillis par Mélody Kandyoti pour Puretrend