Onze des dix-sept Kurdes interpellés mardi à Bordeaux et à Toulouse ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête antiterroriste sur des tentatives d’extorsion de fonds pour financer le "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK), organisation terroriste visant la Turquie, a-t-on appris par l’AFP citant une source judiciaire.

Seize d’entre eux avaient été transférés à Paris jeudi sous escorte policière dans un wagon de TGV qui leur était réservé. Douze d’entre eux ont été déférés samedi devant la justice. L’un a été placé sous le statut de témoin assisté et les onze autres ont été inculpés, notamment pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", "financement du terrorisme" ou encore tentatives d’extorsion. Sept d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche, et les quatre autres placés sous contrôle judiciaire.

Des associations paravent du PKK à Strasbourg appelaient samedi « les Kurdes de France » à un rassemblement qui se voulait « gigantesque », selon les organisateurs. Seulement 10,000 personnes, majoritairement des sympathisants du PKK dont un grand nombre venant de pays étrangers, ont défilé en brandissant des drapeaux à l’effigie du chef terroriste Abdullah Öcalan, dirigeant historique de l’organisation terroriste. Des dizaines de cars étaient spécialement affrétés pour amener des manifestants d’Allemagne, de Suisse ou de Bénélux. Un imposant service d’ordre composé de plusieurs centaines de personnes a par ailleurs particulièrement attiré l’attention.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale. Les attentats de l’organisation séparatiste ont causé la mort de quelque 45.000 personnes depuis 1984, début des attentats du groupe terroriste qui vise à instaurer un Etat indépendant kurde dans le sud-est de la Turquie.

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