Aussitôt annoncé le meurtre de trois militantes kurdes à Paris, des centaines de partisans du PKK se sont massés jeudi devant les lieux du crime dans un quartier où les paravent du PKK et les organisations nationalistes arméniennes, toutes farouchement anti-turques, sont fortement implantés, scandant des slogans pro-PKK et anti-turcs.
Une manifestation "improvisée" très bien planifiée
Arrivée dès les premières heures de la matinée, la foule, très majoritairement masculine (voir photo), s’est d’abord massée sur le trottoir, rue Lafayette près de la gare du Nord, avant de couper la circulation (voir photo), sous la surveillance de policiers et de gendarmes en tenue anti-émeute.
Encadrés par des membres d’associations kurdes de France qui formaient un service d’ordre très organisé et équipé de gilets de couleur (voir photo), les manifestants scandent des slogans de haine comme “Nous sommes tous PKK !“, “Turquie assassin, Hollande complice !“ ou “Honte à la justice française !“. Ils agitent des drapeaux du PKK et d’autres à l’effigie de son chef terroriste Abdullah Öcalan, emprisonné (voir photo).
Dans un communiqué pré-imprimé et distribué en masse sur place, la Fédération des associations kurdes en France à appelé “tous les Kurdes d’Europe à se rassembler à Paris pour dénoncer cette attaque“.
Les manifestants disposaient également tous de photos des trois victimes, imprimées à l’avance sous forme de vignettes à épingler sur la poitrine (voir photo).
On pouvait également constater, dans la foule, un nombre conséquent de pancartes rigides avec un montage photo regroupant les trois victimes (voir ici et ici).
Les cris et les slogans redoublent d’intensité quand les trois corps, drapés dans des housses bleues, sont évacués des locaux du Centre d’information de Kurdistan (vitrine du PKK e, France), au premier étage d’un immeuble sans plaque, vers l’institut médico-légal de Paris à bord de fourgonnettes mortuaires de la ville de Paris (voir photo).
Derrière une banderole sur laquelle était écrit, en kurde : “Nous nous vengerons“, les manifestants sont partis en cortège vers le siège de la fédération des associations kurdes de France, dans la rue d’Enghien voisine, où ils se sont rassemblés et ont écouté des activistes nationalistes kurdes qui s’adressaient à eux dans des porte-voix.
Au vu des slogans menaçants lancés par la foule, les associations et commerces de la communauté turque de la capitale ont été rapidement mises sous protection policière jeudi.