Les évêques catholiques de Turquie se sont engagés à ne pas contester le projet d’ouverture de l’ancien musée Sainte-Sophie d’Istanbul aux prières musulmanes, a rapporté vendredi UCA News.

"Bien que nous souhaitions que Sainte-Sophie conserve son caractère de musée, il ne nous appartient pas d’intervenir ni même de donner notre avis sur une décision qui concerne uniquement la République de Turquie", a déclaré un groupe d’évêques turcs dans un communiqué sur Jeudi.

La basilique Sainte-Sophie, construite à l’origine comme cathédrale de l’Empire romain oriental en 537, a été transformée en mosquée après la conquête ottomane d’Istanbul le 29 mai 1453, puis en musée en 1935 sous la présidence de Mustafa Kemal Atatürk.

Au fil des ans, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a suggéré à plusieurs reprises de transformer le site du patrimoine mondial de l’UNESCO en mosquée pour répondre à une demande de longue date des islamistes turcs, à la grande colère de la Grèce.

Le plus haut tribunal de Turquie devrait statuer sur le statut de Sainte-Sophie le 2 juillet.

L’Église grecque orthodoxe s’est opposée à tout projet de conversion, affirmant que Sainte-Sophie est « un chef-d’œuvre du génie architectural, mondialement reconnu comme l’un des monuments éminents de la civilisation chrétienne ».

« Tout changement provoquera une vive protestation et de la frustration parmi les chrétiens du monde entier, ainsi que des dommages à la Turquie elle-même », a déclaré le synode au pouvoir de l’église le 12 juin.

Le mois dernier, Erdoğan a exprimé son espoir d’annuler le décret d’Atatürk et de rouvrir le monument historique au culte musulman.

Le directeur de la communication présidentielle turque, Fahrettin Altun, a tweeté début mai, accompagné d’une photo de Sainte-Sophie : « Ça nous manque ! Mais un peu plus de patience. Nous réussirons ensemble. »

L’Eglise orthodoxe russe a averti Ankara le 8 juin que tout changement dans le statut de Sainte-Sophie "violerait les fragiles équilibres inter-confessionnels".

Les critiques ont accusé le gouvernement d’Erdoğan d’utiliser la conversion prévue pour accroître le soutien à son Parti de la justice et du développement (AKP) au milieu des difficultés économiques exacerbées par la pandémie de COVID-19.