Les billevesées paranoïaques d’un journaliste français
Le journaliste, le mot propagandiste ici sied mieux, mais gardons le titre officiel, du « Le Monde » en Turquie, nommé Guillaume Perrier, fait des articles, a un blog et s’épanche sur Twitter.
L’occupation principale de ce journaliste est de dénigrer la Turquie, et les méchants « nationalistes turcs, » auxquels qui il trouve tous les machiavélismes du monde sans compter le reste – à chaque farfelu ses lubies et les Turcs, malheureusement, les attirent en masse contre eux.
Ce journaliste, qui voit donc des manipulations turques partout, a décidé de « revenir » sur son blog, sur l’affaire du faux rapport de la DCRI. Pour rappel, un « rapport » est apparu sur Internet portant le sceau de la DCRI (service intérieur du renseignement français), pointant les « milieux nationalistes turcs » et les « dangers qu’ils représentent pour la communauté arménienne mais également pour la France » - rien de moins.
Ce faux a ensuite été repris dans différents médias plus ou moins turcophobes, comme « Le Point » ou les « Nouvelles d’Arménie » qui s’en sont donnés à cœur joie pour démontrer que décidément les Turcs sont des gens dangereux, que ce danger est sous-estimé, qu’il est temps d’agir. Le magazine « Le Point » titrant d’un inquiétant : « Les Loups sont entrés dans Paris. »
Les erreurs, l’amateurisme et la forme propagandiste du « rapport » montraient qu’il s’agissait manifestement d’un faux, ce que le ministère de l’intérieur français n’a pas tardé à confirmer.
Malgré ce démenti, nul excuse du magazine « Le Point », ni des « Nouvelles d’Arménie. » Les turcophobes, quant à eux, n’en démordaient pas, trop heureux d’avoir un « rapport » officiel soutenant leurs thèses insensées du "Turc malfaisant".
Ils se sont particulièrement fixés sur la personne de Maxime Gauin, historien français et chercheur dans un think tank turc , l’USAK, dont les écrits ont permis de soulever le voile de l’extrémisme des milieux turcophobes – ce qui a fortement déplu, sachant les discours victimaire et droit de l’hommiste derrière lesquels ces milieux s’expriment.
Les turcophobes élaboraient alors des théories retorses de machinations : « oui mais non, en fait, il s’agit d’un vrai rapport que la DCRI a laissé publier sans en assumer la rédaction », « il s’agit d’un rapport fait par les services secrets turcs », « Maxime Gauin est un vrai agent de renseignement français mais qui ne répond plus aux ordres de sa hiérarchie, ce rapport est une mise en garde » etc
Le journaliste, Guillaume Perrier, y allant également de sa machination paranoïaque : il pourrait s’agir, en fait, dit-il, d’un rapport fait par Maxime Gauin lui-même, afin de pouvoir accuser la diaspora arménienne de manipuler les choses.
Le propre de l’esprit paranoïaque est de voir des machinations partout, d’inventer des intrigues pour les expliquer et ne pas s’embarrasser de la vraisemblance ni de la contradiction, le cas de ce Guillaume Perrier n’y échappe pas.
Ainsi, Maxime Gauin qui réside en Turquie et qui est turcophile aurait fait un faux rapport qui le met lui-même en cause, qui stigmatise la communauté turque, tout en prenant des photos de d’une manifestation à laquelle il n’a pas participé, allant chercher le « dépôt de déclaration de manifestation », et tout ça depuis la Turquie et manipulant tout le monde.
Le journaliste trouve, par ailleurs, prétentieux que Maxime Gauin se qualifie lui-même d’ « honorable » dans ce rapport, cela étant pour G. Perrier une preuve supplémentaire que Maxime serait l’auteur du faux : « Le rapport met indirectement en cause Maxime Gauin tout en restant étrangement respectueux : qui d’autre que lui-même pourrait qualifier ce militant d’"honorable" correspondant ou d’"historien", un titre dont cet étudiant en histoire sociale du XIXe, s’auto bombarde à la moindre occasion. »
Cette intérprétation absurde nous devons l’attribuer à l’inculture générale de Guillaume Perrier, en effet, le terme « honorable correspondant » est une expression utilisée par les services de renseignement français pour nommer les correspondants bénévoles, basés en France ou à l’étranger qui font du « renseignement humain » pour le compte de la France. Pour Guillaume Perrier c’est donc de l’autocongratulation de Maxime Gauin et cela prouve qu’il est l’auteur du rapport.
Le reste de l’article de Guillaume Perrier, mélange de propos absurdes et de propagande, est à l’avenant. La Radio « Made In Turkey », serait ainsi l’acronyme du MIT, les services de renseignements turcs, tout droit descendu de l’ « Organisation spéciale » qui a « joué un rôle central dans le génocide arménien. » Cela fait penser aux gens qui vont chercher des détails sur les dollars américains, pour conclure à des complots « Illuminati ».
Comme je le disais en introduction Guillaume Perrier est un farfelu turcophobe, il en existe de nombreux autres, néanmoins leur explication complotiste du monde ne devrait pas trouver écho dans les journaux généralistes, comme « Le Monde », or il est malheureux de constater que de ce Guillaume Perrier, à l’activiste arménien Ara Toranian, nombre de turcophobes trouvent accueil dans leurs colonnes.