Le pétrole du Kurdistan irakien exporté en direct via la Turquie
Le Kurdistan irakien sera prêt à exporter directement son pétrole brut dans quelques mois, une fois la construction d’un nouvel oléoduc achevée, apprend-on de sources du secteur.
Dans une dépêche de Reuters, ce nouveau circuit devrait permettre au Kurdistan d’accroître ses exportations pétrolières de façon importante, au risque de déplaire au gouvernement central irakien qui considère les exportations du Nord comme illégales et craint que le développement d’un commerce direct entre le Kurdistan et la Turquie n’entraîne une partition du pays.
Le gouvernement régional du Kurdistan aura achevé le pipeline, conçu à l’origine pour transporter du gaz, au troisième trimestre. Il reliera le gisement de Tak Tak de la société Genel Energy au pipeline Irak-Turquie déjà en service.
L’oléoduc, en cours de construction par une société turque, a une capacité de transport de 300.000 barils par jour.
Le pétrole de Tak Tak entrera dans l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan à la station de pompage de Fichkhabour près de la frontière turque d’où il sera directement acheminé vers le port turc de Ceyhan et vers les marchés internationaux. La Turquie a donné son feu vert au projet.
Le pétrole et le partage de ses revenus sont au coeur de la lutte entre le gouvernement central arabe de Bagdad et le Nord irakien dirigé par les Kurdes.
Le gouvernement fédéral de Bagdad affirme avoir seul le droit de contrôler les exportations et de signer des contrats, tandis que les Kurdes soutiennent que le droit de faire la même chose leur est garanti par la constitution fédérale irakienne.
Le ministre turc de l’Energie Taner Yildiz s’est dit prêt à soutenir un compromis par lequel 83% des revenus des exportations pétrolières reviendraient à Bagdad et les 17% restant au Kurdistan.
"Nous avons besoin de faire sortir du pétrole de la région du Kurdistan et plus généralement du nord de l’Irak, vers les marchés", a déclaré le ministre de l’Energie et du gouvernement régional du Kurdistan, Ashti Hawrami.