Le patron de Frontex Fabrice Leggeri démissionne sur fond d’accusations

Le patron de Frontex Fabrice Leggeri démissionne sur fond d’accusations
Le directeur de l’Agence Frontex démissionne sur fond de refoulements illégaux de migrants. [RTS]
Le patron de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, a présenté jeudi sa démission.
Son départ fait suite à une enquête sur sa gestion de l’agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières.
Directeur exécutif de Frontex depuis 2015, Fabrice Leggeri a été visé par un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) qui, selon Le Point, lui reproche en substance de "ne pas avoir respecté les procédures, s’être démontré déloyal vis-à-vis de l’Union européenne et un mauvais management personnel".
Le directeur de Frontex Fabrice Leggeri a présenté sa démission suite à la crise que traverse l’agence
Cette enquête intervient sur fond d’accusations régulières, notamment de la part d’ONG ces dernières années, de pratiques de refoulements illégaux de migrants (dits "pushbacks") et de complaisance envers les autorités grecques, par exemple, sur des renvois brutaux vers la Turquie.
Mercredi encore, une enquête publiée par le quotidien Le Monde et Lighthouse Reports a démontré qu’entre mars 2020 et septembre 2021, Frontex a répertorié des renvois illégaux de migrants, parvenus dans les eaux grecques, comme de simples "opérations de prévention au départ, menées dans les eaux turques".
Isabelle Ory, correspondante auprès de l’UE, évoque la démission du directeur de Frontex
Enquête internationale
En sept ans à la tête de Frontex, qui doit surveiller les frontières extérieures de l’UE, Fabrice Leggeri a accompagné le renforcement de l’agence qui a été considérablement musclée et dont les effectifs doivent atteindre 10’000 garde-côtes et gardes-frontières d’ici 2027 .
Dans le courrier où il annonce remettre son mandat au comité de gestion de l’agence, Fabrice Leggeri affirme que depuis son élection et sa reconduction en 2019, le mandat de Frontex a été modifié "tacitement mais effectivement", ce qu’a réfuté la Commission européenne.
La gauche du Parlement européen, en particulier, réclamait la démission de Fabrice Leggeri depuis l’automne 2020, à la suite d’une enquête journalistique internationale qui impliquait Frontex dans plusieurs refoulements en mer Egée.