Source avec Reuters
La Turquie est en pourparlers avec le géant américain de l’énergie ExxonMobil, ouvre un nouvel onglet sur un accord de plusieurs milliards de dollars pour acheter du gaz naturel liquéfié, dans un effort pour freiner sa dépendance vis-à-vis de l’énergie russe, a rapporté le Financial Times dimanche.
La Turquie en pourparlers avec ExxonMobil sur un accord de multimille-dollars de GNL
Le pays cherche à constituer un "nouveau portefeuille d’approvisionnement" qui le rendra moins dépendant de tout partenaire unique, a déclaré le ministre turc de l’Énergie Alparslan Bayraktar au FT dans une interview.
La Turquie garantirait jusqu’à 2,5 millions de tonnes de GNL par an grâce à un accord à long terme à l’examen d’Exxon, a déclaré Bayraktar à FT.
Le pacte pourrait durer une décennie, a-t-il ajouté.
Bayraktar a déclaré que les termes commerciaux de l’accord Exxon étaient encore en discussion.
L’accord de la Turquie avec Exxon intervient à un moment où les exportations russes vers l’Europe sont en baisse à mesure que l’Europe augmente ses achats de GNL auprès des producteurs mondiaux pour réduire ses importations de gaz de gazoduc russe en réponse au conflit en Ukraine.
Les exportations russes de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe ont chuté de 1,9 % pour s’établir à 15,8 millions de tonnes en 2023, selon les données du LSEG.
La Turquie, qui contient peu de pétrole et de gaz, est fortement tributaire des importations en provenance de Russie, d’Azerbaidjan et d’Iran, ainsi que du GNL en provenance d’Algérie, du Qatar, des États-Unis et du Nigéria.
Relations avec les États-Unis contribuant à améliorer les options
L’accord de la Turquie avec Exxon est également facilité par l’amélioration des relations entre Ankara et Washington.
Les deux pays ont des points de vue divergents sur un certain nombre de questions, mais leurs relations sont récemment devenues plus amicales.
Une autre façon dont la Turquie diversifie son portefeuille d’énergie est d’augmenter progressivement ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) plutôt que de gaz de gazoduc.
Environ 30 % des importations turques de gaz naturel l’année dernière étaient du GNL, contre 15 % en 2014.
Le GNL offre une plus grande flexibilité dans l’approvisionnement en gaz naturel, car il peut être obtenu sur divers marchés mondiaux, contrairement au gaz de gazoduc qui nécessite une infrastructure de raccordement.
La Turquie reçoit actuellement du gaz de gazoduc russe via les canaux Blue Stream et TurkStream à travers la mer Noire, bien que ces canalisations aient exigé d’importants investissements et des années de construction.
Resille zéro encore loin
Ankara a également signé un objectif de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre zéro d’ici à 2053.
Alors que l’importance du gaz est donc sur le point de diminuer, la transition de la Turquie vers des carburants propres prendra probablement plusieurs décennies.
Pendant ce temps, la nation espère se positionner comme un centre régional de l’énergie, malgré sa forte dépendance à l’égard des importations.
La Turquie a l’intention de tirer parti de sa proximité avec des pays riches en énergie tels que l’Azerbaïdjan, l’Iran et l’Irak pour distribuer de l’énergie aux pays voisins.
Cela dit, les pays européens hésitent peut-être à accepter cet arrangement si la Turquie reste fortement dépendante du carburant russe.