Le ministre turc des Affaires étrangères a intercédé auprès de son homologue allemand afin que des journalistes et responsables politiques turcs puissent assister au procès très attendu de néonazis allemands à Munich, soupçonnés d’avoir tué ou participé à l’assassinat de huit Turcs et un Grec entre 2000 et 2006, ainsi qu’une policière allemande, ont indiqué dimanche des sources proches du ministère allemand.

Selon un dépêche Belga, le ministre turc Ahmet Davutoglu s’est entretenu avec Guido Westerwelle samedi au téléphone, selon ces sources, et a demandé à ce que non seulement des journalistes turcs, mais aussi des représentants de l’Etat aient accès au procès qui doit débuter le 17 avril à Munich.

Ces sources confirmaient une information publiée plus tôt par l’édition dominicale du journal Bild.

Le tribunal de Munich a attribué les accréditations aux journalistes selon leur ordre d’inscription, mais aucun journaliste turc n’est accrédité pour couvrir le procès.

L’accusée principale, Beate Zschäpe, est soupçonnée d’avoir tué, avec ses deux acolytes décédés depuis, huit Turcs et un Grec entre 2000 et 2006, ainsi qu’une policière allemande. Quatre autres inculpés soupçonnés de complicité seront également jugés.

La découverte de la cellule néonazie en 2011 a provoqué une onde de choc en Allemagne, et l’intérêt pour le procès est immense. Mais pratiquement aucun média étranger n’est accrédité pour le suivre.

La procédure retenue par le tribunal, et son refus catégorique de la revoir, ont provoqué un tollé en Allemagne.

Il a fallu des années aux enquêteurs allemands pour identifier le caractère raciste des meurtres, longtemps imputés à tort à des agissements mafieux.

Avec l’intervention d’Ankara, la pression sur le tribunal de Munich est montée encore d’un cran.

Belga