Malgré le soutien affiché de Jalal Talabani (Président irakien, d’origine kurde) et de Massoud Barzani (Président du gouvernement kurde autonome) à l’organisation terroriste PKK [1], la Turquie essaye, par voie diplomatique, d’inciter les autorités irakiennes à suspendre toute aide au terrorisme, et à prendre des mesures concrètes, afin d’empêcher le PKK de lancer des attaques contre la Turquie, depuis ses bases arrières situées en Irak.
« Le PKK possède des bases en Irak, et depuis celles-ci il organise et lance des attaques contre la Turquie [2], avec le soutien, au moins tacite, de l’autorité kurde irakienne. Il faut mettre un terme à cette situation ». C’est en partant de ce constat simple, que le ministre des affaires étrangères turc, Ali Babacan, s’est rendu ce mardi en Irak, afin de demander à son homologue irakien, Hosyar Zebari, ainsi qu’au Président irakien, Jalal Talabani, d’agir en 6 points [3] :
Interdire au PKK d’utiliser le territoire irakien comme base arrière,
Stopper les soutiens logistiques à l’organisation terroriste,
Interdire toutes ses activités,
Réduire ses capacités d’action et de déplacement,
Arrêter et extrader en Turquie les chefs du PKK,
Fermer les bases du PKK en Irak.
Le ministre turc a rappelé aux autorités irakiennes que la Turquie était attachée à l’unité et la prospérité de l’Irak, mais que la situation d’impunité et de liberté dont bénéficie le PKK dans ce pays, responsable en Turquie de milliers de morts civils et militaires, était inacceptable.
À la suite de ces négociations, Ali Babacan s’est dit satisfait du soutien déclaré du gouvernement irakien, qui s’est engagé à lutter contre l’organisation terroriste sur son territoire. La Turquie attend désormais des actions concrètes, d’une part de l’Irak, et d’autre part de l’allié américain, qui jusqu’à aujourd’hui ont laissé faire et même soutenu le PKK [4].
Une prochaine réunion est prévue à Istanbul les 2 et 3 novembre prochains, pour juger de l’évolution de la situation. En privilégiant la voie diplomatique la Turquie entend mettre les autorités irakiennes devant leurs responsabilités, si l’Irak ne lutte pas sérieusement contre le PKK, cela signifierait une défaite de la diplomatie, et une action militaire d’envergure contre l’organisation terroriste kurde en Irak serait alors inévitable.
[1] Les chefs kurdes Barzani et Talabani ont déclaré conjointement lundi dernier, lors d’une conférenc e dans la ville de Selahattin, qu’ils ne considéraient pas le PKK comme organisation terroriste (pourtant reconnue comme telle par l’UE et les USA), qu’ils ne livreraient aucun chef du PKK à la Turquie, et qu’ils riposteraient en cas d’attaque de la Turquie contre les bases du PKK en Irak.
http://www.milliyet.com.tr/2007/10/...
[2] 2 octobre : à Izmir l’explosion de deux bombes, dans un quartier marchant fait 1 mort et 11 blessés civils.
8 octobre : 13 soldats sont tués, dans la ville de Sirnak, à la suite d’une embuscade tendue par le PKK.
21 octobre : toujours à Sirnak,11 soldats tués, 17 blessés et 8 enlevés après une attaque du PKK aux armes lourdes. Le même jour une explosion fait 17 blessés civils lors d’un mariage.