Pilier du flanc sud-est de l’Otan, et seconde armée de l’Alliance avec plus de 600 000 hommes, la Turquie est sous le parapluie nucléaire atlantique, avec notamment des armes stationnées sur la base d’Incirlik (sud) placées sous double clef, américaine et turque.
Puissance diplomatique régionale, Ankara s’active pour un accord sur le programme iranien. Mais le tabou dans le débat public autour de l’arme nucléaire commence à se fissurer. « Il est évident que si Téhéran se dotait de la bombe, nous serions obligés de faire de même », affirmait ainsi il y a quelque mois Murat Mercan, poids lourd de l’AKP (le parti au pouvoir) et président de la commission des Affaires étrangères du Parlement. « La bombe iranienne bouleversait un équilibre stratégique de cinq siècles entre les deux pays et dès ce moment, la Turquie utiliserait toutes ses ressources pour devenir au moins un pays du seuil », analyse Kadri Gürsel, éditorialiste du quotidien Milliyet. Mais le retard sera long à combler, même pour le nucléaire civil. Un premier projet de centrale à Sinop, sur la côte de la mer Noire, est à nouveau au point mort après le retrait de l’appel d’offres qui avait été remporté par un consortium russo-turc.