[avec Reuters] - Les Nations unies ont annoncé ce vendredi vouloir repenser le processus de paix, jugé trop lent, sur la réunification de l’île de Chypre, annonçant aux deux chefs d’Etat qu’il n’y aurait pas de nouvelles négociations sans perspectives d’un résultat concret.
Chypre est divisée depuis l’invasion de l’île par la Turquie en 1974 après la tentative de coup d’Etat piloté par des officiers acquis au régime grec des colonels.
La partition chypriote et les tensions afférentes sur l’exploitation des ressources énergétiques font notamment obstacle à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Des négociations de paix convoquées en 2008 par les chefs des communautés chypriotes grecque et turque n’ont pas permis de sortir de l’impasse.
« Il est clair pour moi et pour les deux dirigeants que les négociations sont pour ainsi dire au point mort depuis peu de temps », a déclaré Alexander Downer, émissaire spécial de l’Onu pour Chypre. « Il est clair que quelque chose doit changer », a-t-il ajouté en précisant toutefois que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon espérait toujours qu’une conférence soit organisée cet été.
Relancer les négociations
Les Chypriotes grecs et turcs sont d’accord sur le principe d’une réunification de l’île sous l’égide d’un système fédéral bicommunautaire mais ne parviennent pas à s’entendre sur certains points, notamment sur le règlement des revendications de propriété foncière par des milliers de personnes déplacées.
« Le secrétaire général a déclaré aux deux parties qu’il n’est jamais trop tard pour des avancées audacieuses et décisives et pour des idées nouvelles ou des propositions innovantes. Mais si rien n’est fait, alors il n’y aura pas de convergence sur les principaux points litigieux », a ajouté Downer.
Des diplomates de l’ONU contacteront les deux parties au cours des deux prochaines semaines pour déterminer une façon de relancer les négociations.
La République de Chypre, au sud, est membre de l’Union européenne tandis que la République turque de Chypre du Nord (RTCN) n’est reconnue que par la Turquie.
Près de 30.000 soldats turcs sont toujours stationnés dans le nord de l’île divisée.