Istanbul, qui reste associé à l’histoire de la Méditerranée depuis plus de 2000 ans restera sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Les représentants de l’Unesco, en réunion au Brésil, ont rejeté une demande voulant qu’Istanbul soit retiré de la liste du patrimoine mondial pour entrer dans celle du patrimoine en péril. La décision s’est basée sur une présentation faite par les responsables turcs de la Mairie d’Istanbul et le ministère de la Culture et du Tourisme. Bien que la ville n’ait pas été placée dans la liste des sites menacés, l’Unesco a demandé à ses interlocuteurs turcs de répondre à certaines problématiques liées aux projets de construction, comme le nouveau pont prévu sur la Corne d’Or et le projet Marmaray.
Les représentants de l’organisation internationale craignent notamment que le bras du pont, d’une longueur de 65 mètres, gâche la silhouette historique d’Istanbul. L’Unesco a demandé un rapport indépendant d’évaluation des effets environnementaux. Elle a également incité les autorités turques à compléter leur plan de protection des sites historiques d’une manière approfondie afin d’évaluer les effets des grands projets d’infrastructure sur le patrimoine culturel de la ville, et de protéger les maisons ottomanes en bois, menacées notamment par les incendies. Le comité de l’Unesco a, par ailleurs, accueilli favorablement la décision de la Turquie de mettre fin à des projets de construction supplémentaires pour l’Hôtel Four Seasons, qui devait être construit sur un lieu historique. Elle a également salué un projet de rénovation de l’architecture ottomane en bois. Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco est composé de 21 experts, dont la prochaine réunion aura lieu l’année prochaine à Bahreïn. La commission passera en revue les nouveaux points concernant les sites historiques d’Istanbul.
Neuf sites turcs qualifiés de patrimoine mondial
Les discussions sur la possibilité qu’Istanbul soit ajouté à la liste du patrimoine mondial en péril ont débuté en juin 2003, lorsque le quotidien Hürriyet avait interrogé Minja Yang du Centre du patrimoine mondial. Yang avait souligné qu’il n’y a eu aucune amélioration dans la préservation du patrimoine culturel d’Istanbul depuis une réunion avec les responsables municipaux en 1997. La Liste du patrimoine mondial comprend 890 sites considérés comme faisant partie du patrimoine culturel et naturel mondial. La Turquie a actuellement neuf sites inscrits sur la liste : le parc national de Göreme, les formations géologiques de la Cappadoce, la Grande mosquée et l’hôpital de Divrigi, les zones historiques d’Istanbul, la capitale hittite Hattousa, le mont Nemrod, Hierapolis-Pamukkale, Xanthos-Letoon, la ville de Safranbolu et le site archéologique de Troie.
Istanbul est sur la liste depuis 1985, tandis que 23 autres sites de Turquie sont sur la liste provisoire. Lors de l’ajout d’Istanbul à la Liste du patrimoine mondial, l’Unesco avait déclaré que "grâce à son emplacement stratégique sur la péninsule du Bosphore entre les Balkans et l’Anatolie, la mer Noire et la Méditerranée, Istanbul a été associé à de grands événements politiques, religieux et artistiques pendant plus de 2.000 ans. Parmi ses chefs-d’œuvre, on compte l’ancien hippodrome de Constantin, Sainte-Sophie et la mosquée Süleymaniye. Ils sont cependant menacés par la pression démographique, la pollution industrielle et une urbanisation incontrôlée."