Occupation arménienne du Haut-Karabagh
Intervention de Stephen Cohen, député démocrate américain à propos du massacre de Khodjaly
Nous publions une traduction française de l’intervention prononcée par Stephen Cohen, député (démocrate) au Congrès des États-Unis, à propos du massacre de Khodjaly.
Monsieur le président, je prends la parole pour le vingtième anniversaire du massacre commis par les forces armées arméniennes, les 25 et 26 février 1992 à Khodjaly, commune du Haut-Karabakh, une région d’Azerbaïdjan. Khodjaly, actuellement sous occupation des forces armées arméniennes fut le lieu de la plus importante opération de purification ethnique contre les civils azerbaïdjanais au cours du conflit arméno-azéri [des années 1990].
Khodjaly, qui avait compté jusqu’à sept mille habitants, fut entièrement détruite. Six cents treize personnes furent tuées, dont cent six femmes et quatre-vingt-trois enfants ; cinquante-trois personnes furent cruellement torturées avant d’être mises à mort. En outre, 1 275 personnes furent prises en otage, dont cent cinquante ont disparu, 487 autres sont devenues invalides. Les sources nous indiquent que soixante-seize de ces victimes avaient moins de vingt ans au moment des faits, que huit familles furent entièrement exterminées, que vingt-cinq enfants sont devenus orphelins de père et de mère, cependant que cent trente autres ont perdu l’un de leurs parents. Selon Human Rights Watch et d’autres observateurs internationaux, il apparaît que les forces armées arméniennes ont reçu l’appui du 366e régiment motorisé de l’armée russe.
À l’époque, le magazine Newsweek écrivait : « La semaine dernière, une fois encore, l’Azerbaïdjan fut un charnier, un lieu de réfugiés en larmes, avec des dizaines de cadavres mutilés, traînés jusqu’à une morgue de fortune, derrière la mosquée. C’était des Azerbaïdjanais ordinaires, des hommes, des femmes, des enfants, habitant Khodjaly, une petite commune du Nagorno-Karabakh déchirée par la guerre et prise par les forces arméniennes pendant les journées des 25 et 26 février. Beaucoup furent tués à bout portant, en tentant de fuir ; d’autres ont eu le visage mutilé ; d’autres encore furent scalpés. »
Alors qu’une partie de la population de Khodjaly tentait de fuir, ces personnes sont tombées dans des embuscades, furent outragées, torturées, mutilées, et mises à mort. L’Organisation russe Mémorial a déclaré que deux cents cadavres d’Azerbaïdjanais ont été retrouvés entre Khodjaly et Agdam, durant les quatre jours suivant le massacre.
Time magazine a publié la description suivante : « Si les détails sont objet de discussions, ceci est bien clair : quelque chose d’horrible et d’impensable est arrivé dans la commune azerbaïdjanaise de Khodjaly il y a deux semaines. Quelque deux cents cadavres d’Azerbaïdjanais, dont beaucoup étaient mutilés, ont été sortis de cette commune située au cœur de l’enclave à majorité arménienne du Nagorno-Karabakh, pour être enterrés en Azerbaïdjan. Le nombre total des morts n’est pas connu ; les Azerbaïdjanais affirment que 1 324 civils ont été massacrés, pour la plupart des femmes et des enfants. »
Le degré de cruauté de ce massacre contre des femmes, des enfants et des vieillards est incommensurable. Cet anniversaire nous rappelle la nécessité de redoubler d’efforts pour aider à résoudre le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les États-Unis, en tant que co-président du groupe de Minsk, devraient continuer à s’engager dans la résolution de ce conflit qui se prolonge.
Monsieur le président, l’Azerbaïdjan est un allié solide des États-Unis, dans une région du monde stratégique et complexe. Je demande à mes collègues de nous rejoindre, moi et nos amis azerbaïdjanais, pour commémorer la tragédie qui a eu lieu dans la commune de Khodjaly. »
Traduction pour Turquie News : Maxime Gauin