La Turquie est ornée de nombreux points rouges flottant à l’horizon ou couvrant les devantures. Rues, places, monuments, écoles et habitations affichent fièrement les couleurs flamboyantes de la Turquie. Le drapeau turc que notre regard ne cesse de croiser arbore un croissant et une étoile en blanc sur un fond rouge. Mais quelle est l’origine historique de ce symbole ?
Formes et couleurs
Le rouge du drapeau turc fait ressortir en blanc un croissant de lune décroissante et une étoile à cinq branches. Le drapeau est surnommé Ay Yildiz (littéralement, "l’étoile et la lune"), ou encore al sancak (la "bannière rouge") en turc.
La forme du drapeau actuel a été officiellement fixée par la loi du 29 mai 1926. Sa création est néanmoins bien plus ancienne. Auparavant, les Ottomans ont utilisé différents agencements, la plupart d’entre eux affichant un ou plusieurs croissants selon des utilisations différentes, le vert symbolisait le califat. A la fin de la période impériale, l’utilisation distincte du rouge pour les institutions laïques, et du vert pour celles religieuses, était une pratique répandue. En 1844, l’étoile à huit branches a été remplacée par une à cinq branches.
Origines et légendes
Nombreuses traditions et de légendes expliquent les symboles du croissant et de l’étoile dans le drapeau turc.
A partir des temps anciens de Babylone et de l’Égypte ancienne, on découvre cette symbolique. L’étoile et le croissant de lune étaient notamment des attributs de la déesse égyptienne Isis. Il a été suggéré que les « tribus turques » qui ont voyagé d’Asie centrale vers l’Anatolie, aux alentours de 800 ans après JC, ont adopté ces symboles au contact des tribus et états locaux du Moyen-Orient actuel, qui a adopté à son tour une généralisation de ces symboles.
Certaines sources occidentales font remonter le symbole du croissant à l’époque byzantine où la déesse Diana (symbolisée par une lune) protégeait la cité de Byzance. D’autres voient en l’étoile un hommage de l’Empereur Constantin fait à la Vierge Marie. Ces deux symboles auraient alors été récupérés par l’empire ottoman.
Néanmoins, l’histoire du drapeau turc la plus racontée date de l’an 1071 : après la bataille de Manzikert, et la défaite de l’armée byzantine, le chef seldjoukide Alp Arslan errait sur le champ de bataille lorsqu’il vit le reflet du croissant de lune et de l’étoile sur une mare de sang de guerriers turcs. Il décida alors d’en faire le drapeau représentant les Turcs. L’association sang-sacrifice-sol conduit à la sacralisation de chacun des trois éléments, et à celle du drapeau qui les évoque tous ensemble.
Une autre légende raconte que la veille de la chute de Constantinople en 1453, Mehmet II a vu apparaître dans son rêve un croissant et une étoile sur son buste.