Le nouveau maire de Salonique, deuxième ville de Grèce, prévoit la construction d’un monument dédié au mouvement fondateur de la Turquie moderne, dirigé par Mustafa Kemal Atatürk, a rapporté vendredi le quotidien grec de gauche Eleftherotypia.

Yannis Boutaris a déclaré qu’il avait l’intention de construire le monument sur une place associée aux Jeunes-Turcs, mouvement à l’origine de la république turque au début du XXè siècle et dirigé par Mustafa Kemal Atatürk, né à Salonique.

"La Place de la liberté doit son nom à Kemal Atatürk, c’est ici que la révolution des Jeunes-Turcs a commencé", a dit M. Boutaris. La grande ville portuaire du nord, qui appartenait à l’Empire ottoman jusqu’en 1912, comptait à l’époque une importante population juive et turque mais les vestiges de leur présence a pratiquement disparu aujourd’hui.

"Vous ne pouvez pas nier l’histoire, ces gens ont vécu ici", a affirmé M. Boutaris, ajoutant qu’il avait également l’intention de construire un mémorial dédié aux martyrs juifs de la ville. Pendant la seconde guerre mondiale, la majorité des résidents juifs de Salonique, quelque 50.000 personnes, a été déplacée dans des camps de concentration et a péri quand les troupes nazies ont envahi la Grèce.

"Nous voudrions que les Turcs et les Juifs viennent en pèlerinage dans la ville pour retrouver leur héritage familial, de la même façon que nous allons à Constantinople", a précisé le maire, préférant le nom grec de la ville à celui d’Istanbul, l’ancienne capitale de l’Empire byzantin. Le producteur de vin et écologiste militant Yannis Boutaris, 68 ans, avait fait basculer Salonique à gauche dimanche, à l’issue du second tour des élections municipales.
Les relations entre la Grèce et la Turquie, pays rivaux pendant des siècles, se sont améliorées mais restent tendues à propos de certains différends territoriaux et aériens dans la mer Egée.

Source AFP